samedi 14 mai 2011

Trip #03 China - Shenzhen

Comme le dit l'adage, "Mieux vaut tard que jamais !" et lorsque vous êtes investi de la mise à jour d'un blog, il vaut mieux savoir se l'approprier. Remontons le temps et revenons au doux mois de Janvier 2011 durant lequel les frontières tombaient les unes après les autres au gré des différents voyages que le calendrier m'offrait. Au retour d'un week-end dans la capitale malaisienne, je reprenais, le cœur en fête, le chemin de l'aéroport international de Singapour pour me rendre pendant une semaine à " Zhōngguó ", l'Empire du Milieu. Dans le cadre d'un voyage professionnel, j'allais découvrir la surprenante ville de Shenzhen. L'entreprise dans laquelle je travaille et dont je ne peux citer que les initiales, ST, y possède un site d'assemblage.

Shenzhen (prononcez "saine-chaine" et non pas "chaine-zen"), c'était aussi une des destinations que l'on m'avait proposée pour le VIE avec Édimbourg. Avais-je été bien inspiré de choisir Singapour ce jour là ? Tomberai-je sous le charme de cette ville de 12 millions d'habitants ? Autant de questions que je me posais  sur le chemin qui me menait à l'aéroport. Une fois arrivés à Hong-Kong, mon collègue Willie & moi prenions le train pour nous rendre au poste frontière proche de notre hôtel à SHZ. J'avais cru bon de prendre ma veste, j'avais en réalité eu tord d'oublier mon manteau de neige à Lyon! Le mois de janvier est frais sur HK, heureusement à SHZ un voile de pollution vous enveloppe de sa chaleur pour ne plus vous quitter.

Plus grand, plus haut, telle est la devise à Shenzhen

Première impression : on n'est plus à Singapour. Il fait froid, il y a beaucoup de monde, définitivement je ne comprends rien à ce qu'ils me racontent et j'ai l'impression d'être le seul caucasien à des kilomètres à la ronde. Fort heureusement, voyager avec Willie est un atout indéniable en Chine et nous arrivons tant bien que mal à l'hôtel après avoir longé une deux fois quatre voies sans trottoirs et constaté que le mythe du vélo en Chine est effectivement un mythe à SHZ... Cathie Melua peut ranger sa flûte de pan et sa voix douce, je ne vois que des voitures. 

Deuxième impression : on est bien à Singapour... En réalité, la question du bon choix ne se pose que pour rire et pratiquer encore l'auto-dérision. Vivre en Chine, c'est une aventure. La pollution m'intrigue au début, puis j'imagine la même ville en plein été et je vois devant moi une reproduction de Grenoble, en 60 fois plus grands, avec que des Chinois et pas de montagnes. Gloups !


Le site de notre entreprise est une source d'émerveillement pour moi tellement je découvre de choses. Plusieurs milliers de personnes travaillent dans notre usine et cela donne des scènes assez cocasse au moment des heures d'affluence. Le site est placé en zone d'activité économique en quelque sorte, ce qui limite les déplacements à l'intérieur. Il s'agit d'une zone fermée avec frontières et postes de garde. Inutile de vous dire qu'il faut montrer patte blanche (si je puis me permettre) pour y accéder. Les bus affrétés par l'entreprise sont les principaux moyens d'accéder au site sans avoir à marcher plusieurs kilomètres dans cette fameuse zone.  Les vélos constituent une seconde solution pour se rendre là-bas mais vu l'anarchie qui règne sur les routes chinoises, c'est à vos risques et périls. En Chine, c'est la loi du plus fort qui règne sur le bitume comme ailleurs. Enfin, pour les employés les mieux lotis, la voiture est aussi autorisée.

Nos collègues chinois sont pour la plupart très jeunes et les bureaux ressemblent à des salles de classe : bruyantes, immenses et pleines de peluches. Enfin, je n'avais pas de peluches à l'école, sauf quand j'étais vraiment petit mais en Asie la peluche est un ami pour la vie.
Quelques anecdotes : le déjeuner est un moment spécial pour les visiteurs. Las du dernier KFC commandé la veille et ne trouvant pas que l'huile +l'ananas se marient très bien avec la pizza, je me suis dit -toujours plein de dictons - "A Rome, fait comme les Romains" et j'ai entraîné Willie à la cantine de l'usine avec notre collègue du planning. Enfin, je l'ai plutôt traîné tant sa motivation pour se fondre dans la masse était manifeste. Et finalement, il n'avait peut être pas tord ! Nous nous sommes retrouvés dans une cantine "militaire" avec un plateau métallique en guise d'assiette. Je dis " militaire " parce que " carcérale " aurait été trop fort étant donné que les chaînes des opérateurs sont enlevées le midi. En voulant innocemment me renseigner sur l'origine du " légume " servi par la gentille cuisinière j'ai eu droit à une louche pleine d'une sorte de radis-blanc-gris épicé.  Ce ne fût pas Byzance, mais cela m'a permis de savoir apprécier pour les prochaines fois la plupart des autres lieux que je serai amené à fréquenter.
Autre anecdote : les employés font la sieste le midi ! C'est tellement drôle à voir, une salle open-space de plus de cent personnes, la plupart affalés sur leurs bureaux, les yeux mi-clos pour ceux qui travaillent encore et totalement fermés pour ceux qui dorment.

Le soir même, nous avions prévu de sortir en ville pour dîner et découvrir un petit peu la vile en elle-même. Et là aussi, cette expérience me servira pour les prochaines fois : à SHZ, ne vous déplacez pas à pied. Après une marche de plus de 30 minutes, des passages dans des rues peu éclairées et une petite pluie (acide !?) nous avons finalement trouvé un restaurant pour combler notre appétit.

Véhicule des Forces Spéciales Chinoises
La semaine est passée très vite malheureusement, et elle fût source d'enrichissements. J'aimerais déjà pouvoir y retourner ; enfin, le temps d'une visite, bien entendu...


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