mercredi 17 août 2016

TDM 07 French Polynesia - Bora Bora la mystérieuse (3/4)


Comment une île si lointaine peut-elle susciter autant de curiosité, voire autant de fantasmes que Bora Bora ? Comment la simple évocation de ce nom magique peut-elle transformer un souvenir banal en une aventure incroyable ? Le tome 23 des aventures de Spirou et Fantasio* n'est peut-être pas innocent, ou bien s'agit-il des agences de voyage dont les lunes de miel atterrissent souvent dans son lagon aux myriades de couleurs, toujours est-il que nous ne sommes pas passés à côté de l'occasion de mettre le cap sur Bora Bora pour quelques jours jours.


Bora Bora est une de ces rares destinations qui font rêver, et quand on la découvre enfin, on reste coi devant tant de beauté. Il y a plusieurs façon de découvrir l’île, en arrivant par la mer notamment, ou en faisant le tour en scooter des mers. Mais les voies aériennes restent le meilleur moyen d'avoir une vue imprenable sur l’île verte et son lagon bleu.


Le cliché le plus connu du coin est celui de ces bungalows sur pilotis, baignant dans des eaux turquoises et poissonneuses. Nous n'avons pas élu résidence dans ces quartiers luxuriants mais dans un AirbNb de la banlieue de la ville de Vaitape.


Pour bien profiter de l’île, rien de telle qu'une visite en bateau avec un combo snorkeling +repas +snorkeling comme sur Tahaa. Première étape avec un snorkeling dans une partie peu profonde du lagon.


Il s'agissait encore d'un shark feeding dissimulé, attirant de nombreuses pointes noires, des rémoras, et des raies pastenagues. Le nourrissage des requins est interdit en Polynésie Française depuis 2004, mais toujours pratiqué par des petits malins qui nourrissent... les raies. Et si par hasard, cela attirait des requins, cela serait indépendant de leur (bonne) volonté.


Les visiteurs habituels étaient bien présents, comme cette jolie raie pastenague sur la droite, ainsi que ce poisson-ballon, fuyant la camera.


Que dire de la transparence de l'eau ? Avec si peu de fond, et une belle lumière, on arrive à des photographies vives, et l'effet miroir +ombre rajoute une troisième dimension perceptible sur l’écran. 


La météo était encore changeante, mais à la différence de Moorea, le lagon de Bora Bora gardait toujours de magnifiques couleurs.


Et quand le soleil se masquait, mais que la luminosité était encore forte, ce bleu somptueux, presque irréel, ressortait de nulle part, pour le plus grand plaisir de mon appareil photo.


Autre avantage de la clarté de l'eau : on peut distinguer ce qui se passe sous nos palmes, et ce à plus de 10-15 mètres de la surface. Sur cette photo, un invité mystère était en train de décamper alors que j’amorçai ma descente. Le voyez-vous ? Nous le retrouverons dans le prochain article sur les bonus (avec toutes les autres réponses bien entendu).


On parle souvent de l’hospitalité polynésienne, effectivement on peut dire que leur cuisine est généreuse. Notre déjeuner ce jour fut copieux et délicieux à la fois. Poisson cru à la tahitienne, darnes de poisson grillés, faro et pain coco, avec des fruits tropicaux en dessert, n'en jetez plus la barque est pleine.


La dernière partie de l’après-midi fut passée dans l'eau, à éliminer les excès du midi. L'eau était limpide, donnant au final de jolies couleurs aux photographies que vous allez voir, sans aucune retouche. Que dites-vous de ces Tridacna gigas, ces bénitiers géants aux couleurs improbables ? Je connais de nombreuses grenouilles qui seraient tombées dedans.


Un drôle de concombre de mer tissait sa toile sur le corail. C'est une holothurie, un animal marin au corps long et mou, présent sous de nombreuses formes dans les eaux tropicales. Lorsqu’elles sont inquiétées, certaines holothuries appartenant toutes à la famille des Holothuriidae peuvent émettre de longs filaments collants appelés tubes de Cuvier : expulsés par l’orifice cloacal, le réseau de filaments quiescents s'allonge de 20 à 30 fois et devient collant, immobilisant l’ennemi : poisson, crabe, gastéropode ou étoile de mer. Les Polynésiens se servent de ces filaments, en les enroulant sur leurs pieds, pour marcher sur les récifs de coraux.


Et il vaut mieux faire attention à l'endroit où on pose les pieds dans ces eaux polynésiennes. Pour la première fois en plongée/snorkeling, je mis le grappin sur l'un des spécimens les plus dangereux au monde, rien que cela. Arrivez-vous à le percevoir ? La vue du dessus le ferait presque passer pour un rocher.


Car c'est bien là sa force : le poisson-pierre est presque invisible, tant il parvient à se fondre dans le décor. De près, on discerne une forme de vie sous la couleur rouge de ses nageoires, mais de loin, elles semblent recouvertes de fines algues vertes, lui permettant de se dissimuler pour mieux attraper ses proies.


Une murène étoilée juvénile sortait de son rocher, le temps de poser pour la photo. A droite, des spirobranche-arbre de Noël (nom scientifique : Spirobranchus giganteus) me faisaient à leur tour de grands yeux.


Le snorkeling c'est bien, mais la plongée c'est mieux. Cette fois-ci, deux sorties étaient au programme : la première au large, dans le bleu de l’océan. Et la seconde dans le lagon.


La visibilite n’était pas extraordinaire, et dans l'ensemble cette plongée ne fut pas la plus inoubliable, même si nous avons vu pour la première fois...


Un requin citron ! Juste au moment où nous touchions le fond, un gros prédateur surgit dans notre dos. Finis les pointes noires de récif, là on parle de vrai requin. Pouvant mesurer jusqu’à 3.50m et peser 180kg, le requin citron fait partie des gros. Il est évoqué dans la liste de spécimens potentiellement dangereux pour l'homme en raison de certaines morsures, mais aucun d'entre elles ne s'est avérée fatale. En réalité, c'est plutôt lui qui est en danger malheureusement, pour ses ailerons, sa chair, mais aussi sa peau pouvant servir dans la confection d’objets en cuir. D'ailleurs, il prit la poudre d'escampette juste après cette photo, et nous ne l'avons plus revu de toute la plongée.


Autre découverte et première pour nous, le corail de feu. Corail qui comme son nom l'indique, est extrêmement dangereux car urticant. Se frotter à lui provoque des douleurs similaires à des brûlures, alors mieux vaut prendre ses distances. A part cela, rien de fou à se mettre sur le carnet de plongée. A noter que nous avons eu un effet de houle assez important, nous étions poussés latéralement de quelques mètres par la force du courant. Un coup à gauche, un coup à droite, cela donnait la sensation étrange d’être bercés par les vagues, à plus de 20 mètres sous l'eau.


Lors de la deuxième plongée, dans le lagon cette fois-ci, nous avons vu une autre espèce de requin non aperçue jusqu’à présent : le requin a pointe blanche. Un couple se tenait d'ailleurs la nageoire sur la photo de gauche :)


Même problème de visibilité, qu'au large : une eau bleue, certes, mais n'offrant qu'une vingtaine de mètres là où elle peut aller jusqu’à 50 ou 60 mètres dans les meilleurs jours. Assez cela dit pour apercevoir un groupe de raies aigle passer doucement devant nous.


Ces raies sont majestueuses, elles nagent si gracieusement qu'on dirait qu'elles planent en silence.


Souhaitant elle aussi prendre part à la fête, une jeune raie manta fit son apparition après le bal de ses cousines aigles. Elle était plus petite que celles que nous avions aperçues en Indonésie pendant le voyage, mais c'est toujours un spectacle particulier de pouvoir nager aux côtés de ces poissons cartilagineux.


Pour terminer notre plongée, nous avions de la compagnie pendant notre palier avec la présence d'une flopée de poissons demoiselle à trois bandes. Notre banane n’y était pas pour rien cela dit.


Une dernière traversée du lagon de Bora Bora, et nous revenions sur Tahiti pour mettre le cap encore plus à l'Est, direction l’Île de Pâques. Nos 12 jours en Polynésie sont passés à une vitesse folle, et nous sommes ravis d'avoir pu voir de nos propres yeux la beauté des lieux. Ces paradis du bout du monde paraissent toutefois extrêmement fragiles, et entre morosité économique et problèmes environnementaux certains, il est grand temps pour eux de se réveiller s'ils veulent rester des lieux paradisiaques. Dernier post à venir sur les bonus, en attendant voici Bora Bora (2009) un morceau d'Erwan Castex, plus connu sous le nom de Rone. Bonne écoute et Araua’e** !


Déjà publiés sur la Polynésie Française : TDM 07 French Polynesia - La loi de Mo'orea (1/4)

* Tora Torapa, de Fournier, sorti en 1972.
** à bientôt, en tahitien

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire