jeudi 25 février 2016

TDM 03 Cambodia - et ça continue Angkor et Angkor


On ne pouvait pas quitter l’Asie du Sud-Est sans visiter les temples d’Angkor sur Siem Reap. Si nous étions déjà allés à Phnom Penh le temps d’un weekend (post en brouillon depuis longtemps…), nous avions toujours repoussé la visite d’Angkor, sachant que l’on pouvait y aller facilement. Et puis le temps passe, les années passent, le chien aboie et la caravane passe aussi, et on se réveille un jour sur le départ, sans avoir eu le temps de faire ce voyage. C’est donc tout naturellement qu’en quittant le Laos nous nous sommes dirigés vers le Cambodge voisin pour 5 jours, avant de rentrer sur Singapour pour quelques jours. A défaut de chercher les paroles de la chanson de Francis (pas le pape, non notre Francis à moustache), je vous propose de continuer la lecture de ce post sur Angkor.


Le Cambodge en quelques chiffres, c'est ça : un pays de 15 millions d’habitants, ni trop petit (1/3 de fois la superficie de la France métropolitaine), ni trop grand, une capitale à taille humaine, et une monnaie qui vous rend millionnaire rapidement. Pour ce qui est du drapeau, il est facilement reconnaissable, très proche de celui du Laos, avec pour différence un dessin du temple d'Angkor Wat, véritable casse-tête pour les petits Cambodgiens souhaitant reproduire leur drapeau en cours de géographie.


Pour se rendre à Angkor Thom (signifiant en khmer la grande ville, id est la capitale du royaume), il faut emprunter un pont avec de bien curieuses statues. Sur la photo de droite, menaçants et ténébreux, des asuras (demi-dieux, pouvant être bons -Adityas- ou mauvais -Danavas-, dans ce cas là des Danavas), et sur la gauche des devas (dieux hindous, deva pour les garçons et devi pour les filles), tenant tous un nāga (divinité ayant la forme d'un serpent, un cobra royal plus précieusement, elle aussi déclinée en nāga quand il s'agit d'un serpent monsieur, et nāgi pour les serpent madames) elle aussi dans leurs bras, tel un bélier. Si vous m'avez bien suivi, nous pouvons continuer. Sinon, relisez encore et Angkor (hi hi) le paragraphe, vous verrez on y arrive.


Les davanas avaient vraiment une sale tête et malgré leur grand âge, ils présentaient toujours de terrifiants visages. Fichtre, ils savaient sculpter à l’époque. 


Premier temple sur à notre programme, le Bayon, construit au début du XIIIe siècle.


Autant vous prévenir, vous allez en voir des frises, des tas de pierres, des murs effondrés, mais c'est le syndrome d'Angkor. Votre appareil ne fait que crépiter au moindre semblant de vestige.


Le temple Bayon est célèbre pour sa multitude de grandes statues sereines et souriantes, aux 4 visages. Situées dans la partie centrale, elles surplombent le temple.


Bayon est aussi connu pour ses frises murales, retraçant l'histoire des khmers et leurs différentes luttes, mais aussi représentant une partie de leur mythologie et de leurs croyances.


Un peu de tout, notamment une superbe danseuse toute en souplesse, avec son crew


Les grandes statues sous leur meilleur profil


Le temple Bayon propose de nombreux couloirs, où l'on peut trouver plusieurs Bouddha et aussi cette mystérieuse statue sur la photo du milieu, le linga. Pour les Khmer, cette statue n'est ni plus ni moins qu'une représentation d'un phallus. Pour plus d'info, je m'en remets à la description de Wikipedia.
Dans l'empire khmer, l'adoration de Shiva se faisait à travers sa représentation sous forme de linga, le phallus ; les lingas étaient faits de métaux précieux (aujourd'hui disparus) et de pierre toujours faits de la même façon : une base carrée, symbolisant Brahma, une section médiane octogonale, représentant Vishnou, et la dernière partie cylindrique, représentant Shiva lui-même. Le linga est inséré dans une base carrée dont l'un des côtés représente le yoni la vulve. L'ensemble symbolise donc l'union sexuelle et la fertilité.


Mais on ne vient pas à Angkor pour voir uniquement le Bayon, mais surtout le temple d'Angkor Wat, celui du drapeau du pays. L’entrée se fait par un imposant pont de pierre, sans rambardes ni fioritures sur les côtés.


Le temple est le plus grand édifice religieux au monde, s’étendant sur 162 hectares. Outre sa forme extérieure si caractéristique, le temple est aussi internationalement connu pour ses looooongs couloirs entièrement recouverts de frises murales, laissant perplexes de nombreux visiteurs apprentis-archéologues, cherchant à percer le sens. 


Les frises sont pour la plupart bien conservées, le temple a subit de nombreux assauts durant les différents conflits que le pays a traversé. 


Partie supérieure du temple


Voici le cliché que tous les visiteurs d'Angkor Wat espèrent accrocher à leur objectif, le fameux reflet sur l'eau du temple en fin de journée. Les couleurs sont magnifiques, le temple splendide, et c'est aussi la récompense du visiteur après une journée à parcourir les temples sous une chaleur étouffante.


Quelques photos du temple et des horizons, une statue danseuse, un moine orange-rayon de soleil devant le temple d'Angkor Wat, et des bâtons dans les rouge-encens, plantés dans un tas de cendre.


Un joli petit temple du Xe siècle, le Prasat Kravan et ses 5 tours en briques rouges. Le temple fut dégagé de l'imposante végétation qui l'emprisonnait par Henri Marchal et Georges Trouvé dans les années 30.


En plus de son charme architectural, le temple abrite de magnifiques sculptures murales sur la brique, dont le Vishnu à quatre bras, posé sur le dos d'un Garuda. Vishnu tient ses 4 accessoires : le globe, le shankha (coquillage), le Sudarshana Chakra (arme sous la forme d'un disque rond, en haut à gauche), et le Gada (la masse sur la droite). Un autre Vishnu à quatre bras se trouve dans une autre pièce (photo du milieu), et enfin un Vishnu à huit bras, entourés de dévots.


Temple Preah Khan (si mes souvenirs sont bons)


Si les temples d'Angkor ont acquis leurs lettres de noblesse, ce n'est pas uniquement grâce à son histoire, ou encore à la classification du site par l'UNESCO au patrimoine mondial de l’humanité en 1992. Non, Angkor doit une partie de sa renommée aux studios d'Hollywood et au film Tomb Raider, mettant en scène Angelina dans le temple de Ta Prohm.


Ta Prohm est le temple aux immenses arbres enracinés dans ses murs, créant d'innombrables scènes pour les photographes en herbe (voire en troncs).


Melting pot de photos de différents temples


Sous un ciel extrêmement menaçant, nous avons visité le temple de Pre Rup, un temple construit à la fin du IXe siècle pour le roi Rajendravarman I. 


A l’intérieur d'une des tours, un Bouddha drapé d’écharpes oranges et vertes attendait des offrandes


Entre les corniches et les fins architraves, d'originales frises étaient visibles au sommet du temple Pre Rup, sur ces plus hautes tours.


Nāga du temple Pre Rup


Coupé-décalé et lion gardien du temple, sur Pre Rup


Dernier temple au programme, le Banteay Srei vous demande une journée à part puisque le temple est excentré des autres, à environ 30km de Siem Reap.


Le Banteay Srei est unique pour plusieurs raisons, dont sa couleur rouge due au grès utilisé pour sa construction. 


Ses sculptures sont d'une finesse incroyable, surtout quand on réalise que le temple date du Xe siècle. Il fut un temps, les asiatiques savaient bâtir des bâtiments durables. Au centre de la photo, en bas, on peut apercevoir un Kālá autre divinité complexe, ayant plusieurs significations.


Centre du temple Banteay Srei


Triptyque du Banteay Srei


Des Garuda-Garuda, gardant le temple


Si vous êtes à court d’idées pour votre prochaine soirée costumée, n’hésitez pas à vous inspirer de ces statues. Grrrrr !


Fin des photos de temple, sous les pierres nous avons aperçu quelques insectes photogéniques, tels cette jaune et jolie araignée sur la gauche, ou cette coquine libellule, indélicatement posée sur un buste de déesse qui restait de marbre.


Entre les temples, des vendeurs de peintures et autres objets en tous genres installent leurs stands, afin que vous rapportiez une toile ou une reproduction de votre temple préféré.


Nous avions pour tout guide le livre de Michel Petrotchenko, Focusing on the Angkor Temples et nous aurions pu rester au moins une semaine de plus, tant il y avait de choses à découvrir sur Angkor. Nous n'aurons pas percé tous les mystères des lieux, loin de là, mais nous aurons pris beaucoup de plaisir à parcourir les temples que nous avions sélectionnés pendant notre courte semaine au Cambodge. Suite au prochain numéro, les bonus !

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