Ciel, terre et lac, nous avons utilisé quasiment tous les moyens de transports possibles et imaginables lors de notre passage en Birmanie. Si c'était à refaire, il y en a peut-être que l'on éviterait et d'autres que l'on tenterait, mais les choses se sont déroulées ainsi à cause du timing serré que nous avions. Voici une sélection de photographies de ces transports, attachez votre ceinture et en route !
1. La voiture
Elles se ressemblent presque toutes, on ne peut pas leur donner d'âge si ce n'est quelques indices qui vous indiquent le vécu du véhicule, comme le bruit du moteur, les suspensions et autres signes extérieurs de vieillesse. Il faut savoir qu'en Birmanie, on roulait à l'anglaise depuis le temps des colonies (c'est à dire du mauvais côté de la route) jusqu'en 1970 où le Général Ne Win en décida autrement. Sur les conseils de sa voyante d'épouse, il fut décrété qu'il serait plus sage de conduire à droite de la route également. Donc le chauffeur prend place à droite du véhicule (voitures à l'anglaise) et conduit également à droite de la route (conduite à la française), quoi de plus logique ? Du coup, le co-pilote à l'avant fait souvent office de quasi-pilote, notamment pour la gestion des dépassements où il vaut mieux avoir confiance en lui. Aujourd'hui, de plus en plus de voitures importées ont le volant à gauche, ce qui aide à la conduite du côté droit de la route, mais il reste encore une grande majorité de voitures old style.
Elles se ressemblent presque toutes, on ne peut pas leur donner d'âge si ce n'est quelques indices qui vous indiquent le vécu du véhicule, comme le bruit du moteur, les suspensions et autres signes extérieurs de vieillesse. Il faut savoir qu'en Birmanie, on roulait à l'anglaise depuis le temps des colonies (c'est à dire du mauvais côté de la route) jusqu'en 1970 où le Général Ne Win en décida autrement. Sur les conseils de sa voyante d'épouse, il fut décrété qu'il serait plus sage de conduire à droite de la route également. Donc le chauffeur prend place à droite du véhicule (voitures à l'anglaise) et conduit également à droite de la route (conduite à la française), quoi de plus logique ? Du coup, le co-pilote à l'avant fait souvent office de quasi-pilote, notamment pour la gestion des dépassements où il vaut mieux avoir confiance en lui. Aujourd'hui, de plus en plus de voitures importées ont le volant à gauche, ce qui aide à la conduite du côté droit de la route, mais il reste encore une grande majorité de voitures old style.
2. Le taxi
Évidemment, il faut oublier le compteur et négocier fermement avant d'embarquer. Les touristes sont une vraie manne financière et les taxis s'en souviennent. L'idéal est de connaître les prix des trajets, cela vous évite de payer deux fois le prix de la course. Par exemple, en arrivant à Yangon, le rituel habituel des taxis qui vous sautent dessus est à prévoir. C'est risible quand ils vous demandent 20$ US pour faire 15 minutes de voiture (toujours remettre dans le contexte : 20$ US, c'est plus d'une semaine de travail pour un Birman). Sortez de l'aéroport, marchez jusqu'à la rue et vous trouverez un taxi qui vous prendra 8$ pour faire le même trajet. Il y a aussi des rencontres improbables comme ce chauffeur de Bagan, fan de l'Olympique Lyonnais et dont la sonnerie de téléphone n'était autre qu'une chanson de Joe Dassin. Une rencontre comme cela, ça n'a pas de prix.
3. Les bus de nuit
Nous nous attendions à souffrir, et puis finalement ce n'était pas si terrible par rapport à ce qui était annoncé. Remarquez, c'est toujours mieux dans ce sens là. Le bus de nuit que nous avions pris pour faire le trajet Bagan - Mandalay était tout confort : climatisation, petite couverture fournie, bouteille d'eau. L'état de la route ne nous a pas empêché de sommeiller, non. Ce qui nous a vraiment pourri la nuit ce sont les écrans de télévision qui diffusaient des séries birmanes ou des clips de musique atroces, et les décibels qui vont avec. De plus, vous ne pouvez pas réellement dormir avec les fortes lumières centrales toujours allumées et les nombreux arrêts en cours de chemin qui morcellent encore plus votre sommeil. Petit hic mais dont on pourrait se réjouir : la durée théorique annoncée pour les bus de nuit était plus longue que ce nous avons réellement fait. Au lieu d'arriver au petit matin sur Mandalay, nous sommes arrivés vers 3h, au beau milieu de la nuit. La suite, vous la connaissez... (cf transport précédent).
4. Les pick-up
A mi-chemin entre la voiture et le bus, les pick-up sont des transports très pratiques sur les courtes distances. C'est à bord de l'un d'entre eux au départ d'Inle que nous avons rencontré les MaNoHé, une famille de quatre français voyageant sur une longue durée en Asie. C'est avant tout un projet familial, un couple et deux jeunes enfants à la découverte du monde. Leur blog est très touchant, la plume est belle et les photos vous font également rêver. Pour les personnes intéressées, c'est ici.
5. La bicyclette
Elle est indispensable à Bagan et vous auriez tord de vous en priver. L'avantage étant que le trafic dans cette région de la Birmanie n'est pas encore très dense. Le vélo, c'est la liberté de parcourir de longues distances, tout en écoutant la nature et en vous faisant bercer par le vent. Nous en avons fait sur Inle, autour du lac mais cette fois-ci, il vaut mieux être regardant sur la qualité de son vélo et de sa selle en particulier car les chemins ne sont pas tous agréables à arpenter.
6. La mobylette
Une des vraies satisfactions de notre arrêt à Mandalay fut de pouvoir louer une mobylette. La conduite est interdite aux étrangers dans la plupart des villes du pays pour éviter tout problème en cas d'accident. Il faut dire que si quelque chose vous arrive en Birmanie, il vaut mieux être très croyant ou très chanceux car les infrastructures locales sont dignes du début du siècle dernier. Nous avions loué une petite mobylette 125cm3 chinoise à demi-vitesses : il y avait des vitesses au pied gauche mais pas d'embrayage. Pratique pour les premiers pas en moto mais perturbant quand on essaye de faire bien les choses après. Les lunettes sont indispensables ou alors il faut dénicher un bon casque avec une visière car la route est poussiéreuse comme ce n'est pas permis. Cela ressemble à l'Inde en beaucoup de points.
7. Le bateau
Sur le lac Inle, bien entendu, mais vous pouvez aussi descendre de Mandalay pour vous rendre à Bagan en bateau de croisière. Ayant entendu parlé de naufrages dus à des bateaux hors d'âge, nous n'avons pas plus creusé cette possibilité, préférant voir les épaves dans les eaux claires de Malaisie ou des Philippines.
8. La marche à pieds
On ne va pas l'oublier tout de même ! Une fois encore, il y a plusieurs possibilités pour les treks. La marche normale, avec votre sac à dos et un guide pour vous ouvrir la voie et la marche "feignasse" comme ce troupeau de Birmanes nouvelles-riches qui avait un comportement odieux. En passant à proximité de ces enfants sur le bas côté de la route, certaines d'entre elles leur jetèrent de petits billets roulés en boules sans même les regarder, comme on donne de la nourriture à des chiens. Un geste incompréhensible et doublement nuisible, incitant ces enfants à la mendicité et ne donnant aucune valeur à cette obole. Comble du ridicule, elles faisaient le trek avec des porteurs (jusque là, cela peut encore se concevoir), qu'elles traitent comme des sous-hommes, et qu'elles abandonnèrent rapidement pour monter à la première occasion dans une camionnette en laissant les "bagnards" marcher derrière elles sous le soleil de décembre. La morue Birmane est aussi infecte que la morue Chinoise.
9. L'avion
Enfin, nous avons pris à 3 reprises des vols intérieurs pour gagner du temps. Ce n'était clairement pas le mode de transport le plus écologique ni même le plus économique, et nous avons failli apprendre par nous même que ce n'était pas non plus le plus sûr.
Parmi la multitude de compagnies locales proposées, nous avions sélectionné Air Bagan pour tous nos trajets. Prendre l'avion en Birmanie, c'est directement nourrir les tycoons, ces anciens dirigeants de la junte, reconvertis avec succès dans le business. En parallèle, nous avons contribué un maximum à faire fonctionner les petites affaires familiales pour compenser notre mauvais acte. Dans les aéroports, nous nous sommes attardés sur les slogans des différentes compagnies aériennes Birmanes et certains valent leur pesant de cacahouètes d'huile d'arachide.
- Air Bagan, Treasure of Myanmar - plutôt classique, la compagnie aérienne a pris le nom d'une ville très touristique. Rien de particulier dans le slogan, un peu de patriotisme ne fait pas de mal.
- Air Bagan, Treasure of Myanmar - plutôt classique, la compagnie aérienne a pris le nom d'une ville très touristique. Rien de particulier dans le slogan, un peu de patriotisme ne fait pas de mal.
- Air KBZ, Flying beyond expectations - voler au delà des attentes, un poil pompeux voir dangereux : que peut-il y avoir au delà des attentes d'un voyageur du ciel ? La compagnie est détenue par une banque locale, Kanbawza Bank, d'où ses initiales.
- Asian Wings Airways, Fly beyond your dreams - vol au delà de vos rêves, slogan re-pompeux. On se demande si le Jacques Séguéla birman n'a pas monnayé ses services auprès de toutes les entreprises locales.
- Air Mandalay, Safety, Reliability & Confort - Sécurité, fiabilité & confort, cela met la puce à l'oreille. Quand le slogan d'une compagnie est basé sur la sécurité et la fiabilité, il y a un problème. Quelles sont les pratiques dans ce pays !?
- Yangon Airways, you're safe with us - Avec nous, vous êtes en sécurité : plus de doute, notre vie est en danger ici. Si nous n'avons pas pris la seule compagnie qui assure notre sécurité, que va-t-il se passer ?
Il se trouve que parfois le facteur chance peut changer une vie, tout autant que le facteur "pas de chance" peut mettre fin à cette même vie. Nous avions décidé de quitter Mandalay pour nous rendre à Heho (l'aéroport près d'Inle) en prenant un vol d'Air Bagan le 26 Décembre 2012. Il se trouve que vol Mandalay - Heho d'Air Bagan du 25 Décembre 2012 s'est crashé à quelques kilomètres de la piste atterrissage, faisant deux morts et plusieurs blessés graves. Cela n'a pas défrayé la chronique en dehors de la Birmanie puisque les deux victimes étaient birmanes, une femme guide à l'intérieur de l'avion et un motard, percuté lors de l’atterrissage d'urgence de l'appareil. Quand on vous parle de facteur pas de chance, le pauvre homme devait avoir un sacré mauvais karma pour que la destinée mette fin à ses jours de cette manière. Deux versions des faits ont rapidement émergé : la première d'Air Bagan disait : "Il y avait un épais brouillard, les pilotes ont confondu la piste d'atterrissage et la route nationale présente quelques kilomètres avant l'aéroport." Crédibilité proche du néant quand on connait les infrastructures locales. C'est comme prétendre pouvoir confondre une route forestière avec une autoroute 2x4 voies en France. Ce n'est pas très classe non plus de faire porter le chapeau à ses pilotes. La seconde version recueillie auprès de passagers témoins de l'accident est plus explicite : "le moteur était en feu bien avant de se poser." Vous prendrez la version qui vous semble la plus plausible, toujours est-il que l'avion s'est brisé en deux pendant le crash et qu'il a entièrement pris feu deux minutes après l'ouverture des portes de sortie de l'appareil, un Fokker 100 dépassant la vingtaine d'années. Les Hollandais sont plutôt célèbres pour leur produits qui font planer et leur bateau fantôme Flying Dutchman que pour leurs avions. Le lendemain matin, nous sommes passés tranquillement devant la carcasse encore fumante de l'appareil. Encore une fois, on se serait passé de cette fumée hollandaise, paix à leurs âmes. Pour ceux qui aiment la précision, voici un lien vers l'Aviation Safety Network.
Quelques autres clichés de ces transports atypiques, comme ce moyen-bus transportant au bas mot une cinquantaine de personnes. Le petit monsieur avec la sacoche et la casquette est en quelque sorte le contrôleur des lilas, mais celui-ci on le remarque quand on le croise car il annonce la destination du bus et ses arrêts.
Tout ce qui roule en Birmanie mérite une photo, comme par exemple cette camionnette avec le moteur apparent, transportant les agriculteurs et leurs récoltes. Autant vous dire que vous pouvez le fumer en vélo, même dans une descente.
Les transports en commun comme le bus de ville nous ont échappés. A vrai dire, nous avons favorisé les ballades à pieds ou les taxis quand il fallait se rendre à l'autre bout de la ville. Il vaut mieux savoir où l'on va et comment s'appellent les arrêts avant de grimper dans ces bus.
A Bagan, nous aurions pu essayer la calèche mais une fois encore, nous avions plus vite fait de nous déplacer en vélo. Et puis, les nids de poule sont plus facilement amortis avec des pneus en caoutchouc qu'avec une roue en bois.
Enfin, dernier transport majeur que nous aurions pu emprunter : le train. On essayera lors du prochain voyage peut-être. Il y avait également eu un accident mortel avec un train peu de temps avant notre venue et nous n'avons pas insisté plus que cela pour essayer le chemin de fer.
Hot Air Ballon Bagan
Autre moyen de locomotion très spécial que nous n'avons pas pu prendre :
les montgolfières de Bagan. Pour la modique somme de 330$ US par
personne (un peu plus pour Noël), il vous est permis de monter dans ces majestueux
ballons pour apercevoir le lever du soleil sur la vallée des temples et
de profiter d'une vue à couper le souffle. Nous avions prévu le budget
mais il était bien trop tard en arrivant sur place pour espérer grimper
dans une nacelle le jour même. Si cela vous tente, appelez très en avance
pour être sûr de faire partie de ces voyageurs du ciel. L'envoi d'emails ne sert à rien, à part augmenter votre frustration en passant les voir.
Les transports étaient riches en émotion et surprenants ! A priori, les statistiques vous incitent à prendre l'avion à peu près en toute sécurité puisque la probabilité d'avoir un autre accident en Birmanie sur la même compagnie est moindre maintenant. Quelques conseils : confirmez toujours vos déplacements (bus ou avion) la veille, comme pour les hôtels. Les entreprises Birmanes ayant la fâcheuse tendance d'être instables et peu regardantes en termes de ponctualité. La preuve, tous nos vols sont partis à des horaires différents de ce qui était prévu quelques jours avant la collection des tickets. Les vols intérieurs ne sont pas donnés, nous y avons laissé plus de 630$ US pour 3 vols pour deux personnes, quasiment aussi cher que notre billet pour venir avec SilkAir depuis Singapour.
La narration tourne à sa fin, le dernier épisode à paraître sera sur les bonus de Birmanie.
La narration tourne à sa fin, le dernier épisode à paraître sera sur les bonus de Birmanie.
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