mercredi 12 septembre 2012

Trip #11 Vietnam, Sapa-thique (2/4)

Deuxième partie du voyage dans le nord du Vietnam, à la découverte de la petite ville de Sapa, recommandée d'innombrables fois dans les forums pour des excusions dans les montagnes et des "home stay" ou en moins glamour, des nuits chez l'habitant. Alors, Sapa-sse ou ça casse ou bien Sapa-thique ?


L'aventure commence à la gare d'Hanoï pour prendre un train de nuit pour les montagnes. En tant que français habitués à la SNCF, nous ne comprenons pas encore ce que c'est d'avoir plusieurs compagnies de transport pour un seul réseau ferré et c'est un petit peu la cohue pour prendre les billets (pas de guichets en gare, notre "revendeur" est caché à la sortie de la gare entre un marchand de poisson et un buraliste). Au passage, si vous n'êtes pas Vietnamien il faut passer par une agence en ligne qui vous réserve les billets de train et vous prend des places en charter pour le prix de la business class ++. Nous avions un wagon-couchettes à l'ancienne de quatre personnes, plus Orient qu'Express mais l'idée y était. A croire que le chauffeur de bus malaisien nous avait suivi, le conducteur du train réussit à me faire passer une nuit blanche avec ses freinages violents où les wagons emportés par leur poids, donnaient des à-coups avec un effet d'accordéon : le wagon de tête freinait brutalement, initiant une force vers l'avant, rapidement répercutée vers l'arrière, entraînant un premier à-coup et ainsi de suite... Jusqu'au petit matin. Pour les lecteurs les plus calés, je pense que les compagnies ferroviaires vietnamiennes n'utilisent tout simplement pas de fourgon-frein, hélas.


Arrivée au petit matin sur Lào Cai tout au nord du Vietnam. Après les billets de train exorbitants, il faut maintenant faire face au business des transporteurs et une fois de plus, ils sont très forts. Certains viennent même vous chercher à la gare en portant vos bagages... direction leur van (ce qui pour des Vietnamiens va sans dire). Le tout est de connaître les prix à l'avance après de rapides recherches sur les forums de voyageurs, puis de discuter ferme mais avec le sourire.


Et après quelques dizaines de minutes de transport, nous arrivons à Sapa, petite ville perchée dans les montagnes. Le flot touristique est impressionnant et on n'est vite assiégés par des petites femmes transportant des articles à vendre dans le panier en osier qu'elles ont sur dos. Ce qui est frappant c'est de voir les différentes ethnies de ce même pays : les vietnamiens d'Ho Chi Minh, n'ont pas le même faciès que ceux d'Hanoï, qui sont encore très différents de ceux de Sapa et ainsi de suite. La proximité avec la Chine se fait sentir sur les visages, mais c'est plus une similarité qu'une pâle copie. Petit laïus sur la composition de la population vietnamienne, l’État reconnaît officiellement 54 ethnies ! Il y en a cinq à connaître : les Kinh (ou Viet) qui représentent 87% de la population, puis les quatre ethnies majoritaires parmi les minoritaires, Kmer, Muong, Tày & Thaï, dépassant chacune le million de représentants.


Après avoir rencontré notre guide, nous quittons la "grande ville" de Sapa pour partir dans les montagnes et fuir la civilisation. Nous dormirons chez Olivier Tisserant & Xi Quan, sa femme de l'ethnie des Dao rouges (pas le chanteur, hein). Olivier est arrivé au Vietnam en 2005 pour un voyage de trois semaines et il n'en est jamais reparti. Un article de l'Est Républicain.fr donne quelques précisions sur son parcours.


Très vite, le paysage se dégage et le chemin monte vers de timides sommets. Il fait assez chaud 
mais le spectacle de la nature fait oublier le sac à dos de 15 kilos ou la courte nuit.


Le buffle ci-dessus a trouvé la solution contre la chaleur et se prélasse dans les cultures de riz en terrasse. Un bain de soleil en terrasse, c'est la saison.


Plus nous avançons, plus la vue est belle évidement. 
La hauteur permet d'apercevoir les jeux de lumière sur l'eau avec la culture des rizières en terrasse


Halte là ! Un buffle... albinos ! Accompagné par de très jeunes enfants, la "beste" filait droit heureusement et nous avions par chance laissé les vêtements rouge dans notre sac. Il n'avait pas l'air commode malgré tout.


La rue principale du village de Ta Phin et notre petite guide sur la droite.


Les paysages sont vraiment superbes même si de curieux intrus se glissent trop souvent sur le chemin...


La mal de ce siècle : l'usage à outrance du plastique. Les montagnes en sont infestées. A peine avions nous quitté la ville que nous trouvâmes une décharge à cœur ouvert dans une sorte de ruisseau. Sur le chemin pour les villages reculés des montagnes, une multitude de petits emballages, de bouteilles et de petits déchets plastiques jonchaient le sol. Plusieurs facteurs expliquent cette situation, d'abord il y a la présence inévitable du plastique dans tous les produits alimentaires (exemple, cette petite boutique perdue dans le village et ne proposant aucun fruits ou légumes mais des chips et des sodas !), ensuite il y a la volonté de consommer à l'occidentale et de s'accaparer une partie du "progrès". C'est bien légitime et il paraît déplacé de s'improviser donneur de leçon à ce sujet étant donné que nous (occidentaux) en bénéficions depuis des décennies. Le tourisme n'aide en rien puisque le vendeur local répond à la demande en proposant ces produits là, mais je ne pense pas qu'il soit le responsable principal de cette pollution ambiante. Non, le mal vient également de l'éducation ou du non-apprentissage de la gestion des déchets des habitants de ces lieux. En effet, il ne leur semble pas choquant de jeter le papier dans la nature étant donné qu'ils faisaient comme cela avant avec les épluchures de fruits ou de légumes. Un vrai crève-cœur de voir cette nature si belle souillée par le progrès...


La terre (des rizières) vue du ciel sommet, marquant la fin de la première journée


La cuisinière aux fourneaux ! Les enfants sont très gentils, encore un petit peu préservés des ravages de la société de consommation. Ils restent à la maison pendant que leur parents arpentent les chemins avec les touristes, et rangent la maison ou préparent le repas. La petite fille sur la photo a moins de dix ans.


Et voilà le résultat ! Le meilleur mariage possible des plats vietnamiens et des frites françaises :-)


La nuit a été marquée par la mise à bas d'une portée de cochons noirs vivant autour de la maison.


Une cigale vietnamienne sous l'objectif


Retour à Sapa le lendemain en compagnie de nos petites vendeuses. Seul bémol de la vie sortie de la civilisation, le calme n'est qu'apparent et en tant que touriste vous êtes rapidement alpagué par ces petites femmes souriantes. Le sourire disparaît rapidement lors du départ et c'est une véritable foire d'empoigne pour savoir qui décrochera la vente. C'est le jeu du tourisme évidement mais parfois cela devient lassant d'être tout le temps sollicité. Prochaine émission, prochaine édition : Trip #11 Vietnam, Baie d'Halong (3/4).

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