Haaaa, les douceurs de l'Asie: les mangues fraiches sur les plages ensoleillées, les noix de coco à la paille, les ananas au petit déjeuner, les dragon fruits étonnants, les multitudes de bananes multicolores... Enfin, ça c'est l'Asie vue d'Europe ou sur les cartes postales, parce que si vous demandez quel est le fruit préféré des Singapouriens, une bonne partie vous répondra "Duriane !". Alors, non, vous n'avez pas dit "merci" dans la phrase précédentes. Non, ils ne parlent pas français, ou pas encore. Ils veulent simplement parler du Roi des Fruits, le fameux Durian. Pour la phonétique, on prononce "dou-riane" avec un petit "r" qui roule. Fruit aussi passionnant que repoussant, le durian est comparable à un philosophe au teint halé et à la chemise blanche ouverte : on adore ou on déteste, mais il n'y a pas de position équivoque. Laissez moi donc vous présenter cette curiosité de l'Asie.
Le Durian ou l'éveil de tous les sens
L'Asie regorge de fruits aussi agréables à déguster qu'à regarder comme les honey mangos, dragon fruits, mangosteen, mais celui-ci se démarque tout particulièrement dans les DEUX catégories. On pourrait même pousser l'analyse du fruit pour tous les sens, tant ces derniers sont sollicités avec le durian.
La vue
Commençons par l'aspect du fruit en lui-même. Le durian est un fruit verdâtre à grosses épines, un petit peu comme la carapace de Bowser pour les inconditionnels de Nintendo. Le fruit est assez impressionnant à voir, de la taille hybride d'un ballon de handball pour la taille et d'un ballon rugby pour la forme (grosso modo).
Le toucher
Comme vous pouvez vous en douter, les épines ne facilitent en rien la prise en main du fruit. Les vendeurs de durian sont munis d'épais gant pour se protéger durant le processus de préparation du fruit. Une petite machette est aussi indispensable pour fendre l'épaisse carapace et libéré le fruit tant désiré. Le port du masque à gaz est facultatif.
L'odeur
J'y venais. Ce fruit a la particularité d'avoir une odeur au moins aussi forte que le goût. Nous sommes souvent caricaturés, nous français, comme étant des mangeurs de fromages odorants, je peux vous assurer que nous n'avons absolument rien à envier aux asiatiques mangeurs de durian. L'odeur est reconnaissable du premier coup, si bien que le fruit est prohibé des transports en communs, aéroports, bureaux et hôtels. Je possède maintenant un sens de l'odorat particulièrement développé pour ce fruit. Il y a quelques semaines, alors que je vaquais à mespré-occupations à mon bureau, j'ai été dérangé par la "subtile" odeur fétide en pleine journée. Par les huit bras de Vishnou, qui peut bien enfreindre les règles de travail en communauté en se permettant de manger le fruit dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom au bureau !? Après un rapide coup d’œil autour de moi, j'ai compris qu'il ne serait pas simple de dénicher le traitre. Je demande donc à Willie, qui confirme malgré un profond intérêt pour son tableau Excel, et commence à faire un rapide tour des lieux. Nos bureaux étant dans un coin de l'open space, il n'est pas difficile de remonter la source. Je marche donc vers le centre, perd l'odeur, revient sur mes pas... et soudainement je vois l'un de mes collègues bruyants dans son bureau fermé, en train de baisser les yeux et de continuer à manger bruyamment (ie en sur-mastiquant, comme d'habitude) une sorte de petit pain. Je lui fais part de ma curiosité au travers de la porte fenêtre qui nous sépare et entre, décidé dans son bureau. "Are you eating durian?" lui lâche tout de go. Un timide "Yes..." émane de sa bouche, partagé avec la mastication pour faire disparaitre les preuves. "It is a durian bread, how can you smell it?" me dit-il. La meilleure des phrase aurait été, "You have the right to remain silent. Anything you say or do can and will be held against you in the court of law." mais une fois de plus, j'ai été clément et lui ai évoqué ma sensibilité pour cette odeur, lui faisant remarquer qu'il s'agissait d'un avertissement cette fois-ci.
Dernière anecdote avec l'odeur du durian: lors de ma première venue en MRT sur Toa Payoh, j'ai d'abord pensé qu'il y avait une fuite de gaz dans la station... L'odeur en est proche et est totalement envahissante. La source cette fois ci provenait du Fair Price et de son rayon fruit et durian au cœur du magasin.
Le goût
Le Durian ou l'éveil de tous les sens
L'Asie regorge de fruits aussi agréables à déguster qu'à regarder comme les honey mangos, dragon fruits, mangosteen, mais celui-ci se démarque tout particulièrement dans les DEUX catégories. On pourrait même pousser l'analyse du fruit pour tous les sens, tant ces derniers sont sollicités avec le durian.
La vue
Commençons par l'aspect du fruit en lui-même. Le durian est un fruit verdâtre à grosses épines, un petit peu comme la carapace de Bowser pour les inconditionnels de Nintendo. Le fruit est assez impressionnant à voir, de la taille hybride d'un ballon de handball pour la taille et d'un ballon rugby pour la forme (grosso modo).
Fruit avant préparation. Ragoutant ? |
Comme vous pouvez vous en douter, les épines ne facilitent en rien la prise en main du fruit. Les vendeurs de durian sont munis d'épais gant pour se protéger durant le processus de préparation du fruit. Une petite machette est aussi indispensable pour fendre l'épaisse carapace et libéré le fruit tant désiré. Le port du masque à gaz est facultatif.
L'odeur
J'y venais. Ce fruit a la particularité d'avoir une odeur au moins aussi forte que le goût. Nous sommes souvent caricaturés, nous français, comme étant des mangeurs de fromages odorants, je peux vous assurer que nous n'avons absolument rien à envier aux asiatiques mangeurs de durian. L'odeur est reconnaissable du premier coup, si bien que le fruit est prohibé des transports en communs, aéroports, bureaux et hôtels. Je possède maintenant un sens de l'odorat particulièrement développé pour ce fruit. Il y a quelques semaines, alors que je vaquais à mes
All is fine |
Le goût
Enfin, nous y voilà. Si les descriptions précédentes sont de la rigolade, quand il s'agit de passer à table, c'est une autre paire de manches. Si vous passez outre les alertes olfactives que votre corps vous envoie, c'est déjà un signe de bravoure. La description du goût est assez subjective, chacun ayant ses propres repères gustatifs. Ma première bouchée de durian - ce qui aurait pu être le titre d'un ouvrage de P.Delerm s'il n'était pas aussi mou que son fils et s'il avait été plus aventurier que de décrire ses premiers pas dans l'alcoolisme - ma première bouchée de durian donc, date du premier jour à Toa Payoh. Ce n'était pas le fruit nature, mais un durian-moon cake, cadeau de mon voisin de bureau de l'époque P.K.Chew. Je m'en souviens encore, j'ai eu des relents de durian toute la journée. Ce fruit a la particularité de troubler le système digestif et ne peut être mélanger avec des boissons gazeuses ou de l'alcool. Le résultat serait un petit peu comme le mélange Coca+Mentos. Un petit peu prudent depuis cette expérience, mais résolument curieux, j'ai remis le couvert plusieurs mois après, avec Willie et Ang après un déjeuner. Lorsque vous vous lancez dans cette aventure, mieux vaut être accompagné de spécialistes. Mes deux compères ont donc choisi, non pas une barquette scintillante, mais un fruit entier ! Une fois les premiers coups de machette donné, le fruit laisse apercevoir ses précieux morceaux jaunâtres. Au début, je trouvais que cela ressemblait à un foie gras un petit peu tirant sur la cirrhose. Il n'en est rien. Le fruit contient plusieurs compartiments avec généralement deux morceaux par compartiment et au milieu de ce morceau se cache... un gros noyau. En fait, c'est un petit peu comme si vous mangiez un avocat ultra-mûr. Car la texture du fruit est incroyable. La partie jaune des moreaux que vous voyez est extrêmement fragile et quand vous la saisissez, elle éclate, se déchire, laissant une sorte de purée de fruit sur vos doigts. Pour le goût en lui-même, j'ai trouvé cela assez proche d'une mangue en décomposition. C'est une véritable explosion de goût, cela danse dans la bouche !
Shiny Durian sous cellophane |
Tel un jeune Padawan, j'écoutais les paroles de mon maître Jed-urian qui m'assurait qu'après dix leçons, je deviendrais un expert du durian. Et immanquablement, un aficionado ! On va d'abord laisser passer le marathon, et on avisera après...
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