Fin du voyage en Indonésie, après un mois jour pour jour passé à explorer quelques îles parmi les 17,000+ que compte le pays. Beaucoup de choses à dire, de souvenirs créés pendant ce séjour dans cet immense pays que nous apprécions chaque fois un petit peu plus, malgré des à-côtés qui l’empêchent d'en faire un vrai pays coup de cœur. Une chose est sûre, les fonds marins ne vous déçoivent jamais, la preuve en image avec cette ravissante Dory la chirurgien palette rencontrée dans les eaux de Flores.
Parlons des à-côtés justement avec le temple du tourisme qu'est Bali. Temple, c'est un bien grand mot, tant la connotation spirituelle ne colle pas avec la description exacte de l'île quand il s'agit d’évoquer certaines pratiques dont celle des taxis de l’aéroport international. Imaginez que vous venez d'atterrir après plus de 15h de vol, une escale sur le chemin, vous prenez 6 ou 7h de décalage horaire et aussi une claque thermique et hygrométrique. Le décor est posé, maintenant vous devez vous rendre à votre hôtel. Et là, devant vous, dans un brouhaha infernal se dresse un mur de chauffeurs de taxis, plus ou moins officiels, qui essayent de vous arnaquer appâter pour que vous les choisissiez. Ils sont tous plus pourris les uns que les autres, et savent très bien profiter des touristes fatigués par le vol, perdus car ne parlant pas la langue et n'ayant aucun repère en Indonésie. Les prix s'envolent comme les prières réalisées chaque matin par les fidèles, et ne cherchez pas à leur faire mettre leur compteur quand ils en ont un, ils refusent systématiquement en vous rigolant au nez. Mon courroux vient du fait que l'on peut rapidement se retrouver à payer jusqu'à 10 fois le prix normal, ne sachant pas trop comment utiliser cette nouvelle monnaie qui vous rend millionnaire, et surtout ne connaissant pas les prix des transports. Cette fois-ci, nous avions réservé le transport avec notre guest, ce qui présentait le double avantage de ne pas avoir à négocier à minuit, les valises sous les yeux et dans les bras, et aussi d’être certain que le chauffeur vous amène à bon port du premier coup.
Aperçus au temple de Tanah Lot, une flopée de photographes munis de leurs appareils prêts à dégainer et surtout capables de vous imprimer votre photographie sur le champ. Avec l'explosion du numérique, ce business n'est probablement pas le plus florissant de l'île et les petits photographes se marchaient un peu dessus en cette période de l’année plus calme.
Vus au même endroit, une ribambelle de chauffeurs de taxis et autres transports motorisés, attendaient tranquillement que leurs touristes reviennent. Comme vous pouvez le voir sur le parking, toutes les voitures se ressemblent : il s'agit pour la plupart de Toyota Avanza 6 places, qui sont soit grises, soit noires. Pour la petite anecdote, nous avions loué une voiture - je vous le donne Émile, une Toyota Avanza grise - et je me suis trompé deux fois de véhicule coup sur coup à Ubud, en croyant ouvrir la bonne voiture. Pour ma décharge, les 3 voitures étaient garées du même côté de la route, et l'une d'entre elle avait le même phare arrière droit endommagé. Exactement le même je vous dis.
Le meilleur café de Bali - mais peut-être aussi au monde ! - est le kopi luwak, un café pour le moins spécial que vous pouvez voir dans les paniers sur la photo de gauche. Sa particularité est qu'il est disons " amélioré " grâce à la collaboration de la charmante petite civette asiatique que vous voyez sur la droite. La civette (ou luwak en bahasa) mange les cerises du caféier, digérant leur pulpe mais pas leur noyau, qui se retrouve enfin dans ses excréments sous la forme de barres. Mais d’où vient cette magie ? Du tube digestif du Luwak, ses sucs gastriques - composés d'enzymes qui divisent les chaines de protéines en chaines plus petites ou en acides aminés individuels - font subir une transformation bénéfique aux arômes des grains de café. Le café se négocie parfois jusqu’à plus de $1,000 le kilo. Pour ce prix là, on parle bien d'un café de qua-qualité.
Un des gros problèmes de Bali, et même de l’Indonésie est celui de la pollution. Le pays est le deuxième plus gros pollueur de matières plastique en mer au monde, après la Chine. Cette photo a été prise lors de notre sortie sur Pulau Menjangan. Alors que nous nagions tranquillement dans des eaux bleues limpides, un premier sac plastique passa sous mon nez. Puis, avant même que j'eus le temps de le ramasser, un deuxième dériva à ma hauteur, rapidement suivi de couches plastiques, de gobelets en polystyrène, et de déchets en tout genre. Il avait un petit peu plu la veille et les pêcheurs accusaient les personnes des terres de ne pas gérer leurs déchets. Bali est en train de s’autodétruire avec cette gestion qu'elle ne gère pas du tout (les déchets sont ensevelis sans ménagement, polluant les sols au passage, sans parler des milliers d'offrandes effectuées chaque jour avec les emballages plastiques), mais c'est bien tout un pays qui est à pointer du doigt. En cause, la surconsommation de plastique, la non présence de chaines de recyclage et le manque de sensibilisation des Indonésiens de manière générale. Dernier exemple lors de notre séjour sur Raja Ampat, je surpris en flagrant délit l'une des personnes de la famille gérante, en train de déverser à la mer le plus naturellement du monde un petit tas de déchets plastiques qu'elle venait de ramasser, ni vue ni connue. Elle profitait de la marée changeante qui en moins de 5 minutes avait déjà emporté loin des yeux cette offrande empoisonnée. Décidément, tout est affaire de court terme dans ce pays. Pourquoi se soucier du futur et des conséquences de ses gestes quand la seule chose que l'on souhaite est de se débarrasser de ses ordures ? Et puis la mer, c'est tellement grand, une poubelle de plus ou de moins ne changera pas grand chose. Vous pouvez contribuer à améliorer facilement la situation à votre niveau en refusant par exemple les sacs plastiques et les gobelets d'eau qui envahissent tous les pays d'Asie. Chaque effort compte.
Deuxième tir, cette fois-ci pour les touristes ignorants et/ou simplement débiles qui prennent le corail pour un paillasson. Et si on marchait dessus avec nos palmes ? Je n'arrive pas à comprendre l'ignorance et/ou la bêtise des gens qui font cela. Le seul pays que nous ayons visité qui ait mis en place une vraie politique de protection et de sensibilisation du corail est l'Australie.
Qu' qu' qu'avons nous vu sous l'eau ? Non pas des Snorky mais leurs habitations ! Nous avons vu plusieurs types de coraux étranges faisant penser à ces créatures aquatiques. Qui qui qui l'eut cru ?
Petite blague à faire lorsque vous êtes en snorkeling et que vous voyez des plongeurs en dessous de vous : descendre leur demander l'heure. A dix mètres de profondeur, vous ne vous attendez pas à ce que quelqu'un vienne vous taper sur l’épaule. Dans ce cas précis, nous étions sur Pulau Menjangan encore, juste au niveau du mur qui descendait à pic. Remonter en faisant le touriste asiatique est un plus.
Lors de notre passage à Ubud, nous avons croisé Amelia et Amelie Jacasse, les oies des Aristochats. Chaque jour, au même moment de la journée, les oies et les canards se déplaçaient en file indonésienne, le long des rizière.
Première nuit sur Flores, et première interaction avec le saigneur dans notre chambre sous la forme d'un canevas représentant le baptême si mes souvenirs de catéchisme sont bons. Nous savions que nous mettions les pieds sur une île à la gloire de Dieu le père, de son Fils et du Saint Esprit, mais de là à dormir sous les yeux de Jésus, tout de même. Petite anecdote au passage : d'habitude en Indonésie, se sont les appels à la prière des musulmans qui gâchent notre sommeil. Mais à Labuan Bajo, les Chrétiens indonésiens se sont dit qu'ils devaient eux aussi avoir leur pouvoir de nuisance religieuse, alors de très bon matin, vers 6h précisément, ils font sonner les cloches. Pendant 30 minutes. Et même pas le dimanche. Alors que nous dormons dans des huttes en carton. Bref, quand il s'agit de religion et de nuisance sonore, l’Indonésie est toujours au top, peu importe la couleur de votre clocher.
Arrivés sur Rinca dans le parc de Komodo, nous nous sommes crus dans le Jurassic, le Jurassic Park plus exactement. Des portes imposantes, des dragons de part et d'autre, un vrai mélange de Spielberg et du Seigneur des Anneaux.
Comment ne pas inclure un dragon de Komodo dans les bonus ? Vraiment, ce gros lézard est aussi fascinant qu'effrayant, et en même temps terriblement pataud. On dirait qu'il attendait quelqu'un pour jouer à la ba-balle, et venir lui gratter les écailles.
Voici la réponse pour ceux qui se demandent encore où est ce maudit poisson : ici ! Les yeux sur la gauche, plaqué au sol, il était assez difficile à voir, je vous l'accorde.
Question : savez-vous ce que donnent le fruit de gauche et les fleurs de droite ? Réponse : des noix de cajou et du café. Flores a été pour nous une découverte totale, et ce ne sont pas les nombreux arbres dont nous consommons les fruits mais dont nous n'avions jamais vu la couleur, qui diront le contraire. Cannelier (arbre dont l’écorce donne la cannelle), clous de girofle, un petit peu de pieds de vanille par ci par là, la visite de Flores nous donnait des occasions de nous arrêter sur le bord de la route à tout moment.
Que faisait cet équilibriste en haut de ces palmiers ? Il récoltait du nectar pour faire de l'arrak. Et si son activité n’était pas assez dangereuse, entre la hauteur et le manque de cordes, il passait d'arbres en arbres via les minces branchages. Habile, comme dirait l'autre.
La légende de cette photo : heureux comme un cochon à Flores ! Conséquence directe de la majorité chrétienne de l'ile, ou plutôt de la minorité musulmane devrais-je dire, on peut voir de beaux spécimens porcins qui semblent apprécier le climat. Celui-ci n'avait rien à envier à son cousin le noir de Bigorre.
Sur la photo de gauche, vous pouvez voir que les Indonésiens se servent des eaux de Mangeruda pour traiter leur bois. La chaleur assèche et assène les planches, qui se tordent un peu tellement les vapeurs d'eau sont brulantes. Sur la photo de droite, deux options : soit l'homme invisible est en train de se baigner tout nu, soit une personne s'est dissoute dans l'eau, ne laissant comme unique trace de sa présence, un slip bleu négligemment posé sur la roche.
Au voleur, au voleur, rendez nous les couleurs des panneaux du Kelimutu ! Ces panneaux d'information censés relater les différents changements de couleur des trois lacs sont totalement passés sous l'effet du soleil. Quelle ironie de vouloir montrer des couleurs et de se retrouver avec du pale et blanc. Enfin, certains diront qu'ils ont voulu bien faire. Bienvenue au parc de Kelimutu, là où l’entrée du parc coûte la modique somme de 150,000 roupies pour les touristes étrangers en semaine (soit 10€) contre 5,000 pour les Indonésiens (soit 0.30€). Et ils poussent le vice à 225,000 roupies le dimanche et les jours fériés. Après ça, ils ne peuvent pas maintenir un panneau d'information ? Incredible Indonesia!
Quelques photos du parc de Kelimutu, avec son panneau prévenant des dangers du chemin, son arbre en plein milieu du passage fait en dalles de béton (tant pis pour les aveugles), et des poubelles de recyclage organique, non-organique, en plein milieu de nulle part, dans un pays sans aucune éducation au tri des déchets. Ah on n'est pas à une ineptie près chez les Indonésiens !
Scène de fin du monde sur notre île de Gam, avec des couleurs incroyables et une pénombre de pré-tempête sur les coups de 18h. L'image est à peine plus sombre que la réalité, et l'appareil numérique ne pouvait pas rendre la nuance de couleurs que notre l’œil voyait.
Toujours sur cette petite île, de drôles d'animaux régnaient en maitres, comme ce perroquet dans la cuisine, et ces gobies (oxuderciane en latin, mudskipper en anglais) poissons vivants hors de l'eau, et se déplaçant en sautillant.
Si nous avons été émerveillés par nos baignades dans les eaux de Raja Ampat, il n'en demeure pas moins que nous avions souvent des milliers de petits organismes transparents, troublant notre baignade, et aussi la visibilité parfois. De temps en temps, nous ressentions comme des petites décharges électriques. Et vu que les eaux avaient aussi leur lot de méduses, cela rendait la baignade moins agréable, malgré les 30 degrés Celsius.
Copains comme poissons ! Un poisson VIP possédait son duo de gardes du corps, tandis qu'une dorade conifère était suivie comme son ombre par une comparse.
Lors de notre séjour sur Kordiris, nous avons fait la connaissance de Fabian, un touriste Allemand avec lequel nous avons plongé la première journée. Le deuxième jour, il ne vint pas avec nous pour reposer une oreille douloureuse, qui malheureusement ne s'arrangeait pas. Il décida alors de rentrer sur Wasai pour aller rendre visite à l’hôpital. Comme nous étions à plus d'une heure de bateau, il fallait un minimum de personnes pour amortir le déplacement et nous décidâmes de venir avec lui sur terre, afin de retirer de l'argent. Nous allions au devant d'une belle aventure. Nous partîmes sur les coups de 18h, après avoir attendu plus de 2h le capitaine du navire. Nous arrivâmes sur Wasai en début de soirée, le soleil était en train de disparaitre. Nous avions décidé de l'accompagner à l’hôpital avant de revenir dans le village pour retirer nos roupies. Nous trouvâmes 3 mobylettes pour nous amener au dispensaire, situé en sortie de la ville. Après un premier entretien et plus d'une heure d'attente, le docteur lui proposa de passer dans un caisson de décompression pour seulement 20-25 minutes. Curieux, nous suivîmes le pauvre Fabian dans une pièce toute neuve, équipé d'un caisson ressemblant à un mélange de citerne de gaz et de sous-marin. Un docteur pris place avec lui dans le caisson, et nous pouvions suivre les faits et gestes des deux hommes, discutant et écoutant de la musique à tour de rôle, via les cameras présentes avec eux. Finalement, l’opération ne dura pas 20-25 minutes mais bien 1h30 d’expérimentations sur ce cobaye Allemand ! Le problème étant que nos petits chauffeurs de mobylette nous attendaient dehors, et que nous leur avions dit "maximum 1h". Nous reprîmes le chemin du retour avec eux, finalement restés à l’hôpital aussi. Puis nous allâmes retirer de l'argent, et passâmes à la pharmacie, sans savoir si le capitaine du navire allait lui aussi nous attendre. Quand nous arrivâmes au port avec plus de deux heures de retard par rapport à notre planning initial, la nuit était tombée depuis longtemps mais le bateau était toujours là. Ouf ! Nous embarquâmes fissa et nous fîmes le trajet du retour dans la nuit noire en mer, sans aucun signal lumineux sur notre bateau, ni même sur ceux que nous croisions de temps à autre. Pour finir, le capitaine nous fit le coup de la panne à quelques miles de notre guest house, et nous dûmes nous arrêter un bon quart d'heure sur une île voisine pour nous réapprovisionner. Nous posâmes le pied sur Gam vers 23h+, après de multiples rebondissements, fatigués mais avec du cash et un Fabian en meilleure forme.
Clap de fin avec ce couple de petits crabes que nous avions fait prisonniers pendant quelques minutes lors de notre passage sur une plage de sable noire de Flores. Notre voyage sur le continent asiatique touchait à sa fin, et nous abordions la partie Océanie de notre périple, avec pour première destination, l'Australie.
Rien de tel que l’inoubliable Bourvil pour clore ce chapitre indonésien, avec sa célèbre et touchante chanson Les Papous, de 1959.
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