vendredi 5 février 2016

TDM 02 Laos - Welcome to LA-OS (1/4)


Il faisait partie de ces pays d'Asie qui nous restaient à explorer et il figurait en deuxième position sur notre itinéraire de tour du monde. Bienvenue au Laos, Royaume du million d’éléphants, drôle de pays enclavé au milieu de voisins aussi imposants que le Chine (au Nord), bordé par le Vietnam sur la partie Est, la Thaïlande et la Birmanie à l'Ouest et le Cambodge au Sud. Nous y avons passé 2 semaines au mois d'octobre, avec pour point d'orgue une excursion dans le Nord du pays, à la rencontre des gibbons. Rendez-vous donc La-os, en terrain connu.

Quelques données pratique sur le pays : ancienne colonie française du temps de l'Indochine, le Laos compte aujourd'hui beaucoup plus d'habitants que d’éléphants. Sa capitale est Vientiane, sa monnaie le Kip. Le pays ressemble un petit peu à l'Italie par sa forme longiligne, personnellement je vois plutôt une vieille dame voûtée de profil, avec son long nez sur la gauche, un chapeau du dimanche et un chignon sur la droite. 


Nous avions prévu de passer trois jours et deux nuits dans le parc national de Nam Kam dans le Nord, et pour se faire, il nous fallait rejoindre Huay Xai depuis Luang Prabang. Deux options s'offraient à nous : remonter le Mékong en bateau (avec là encore, quelques sous-options) ou bien faire le trajet en bus. Nous choisîmes de remonter paisiblement le plus célèbre fleuve d'Asie à l'aller, et de faire le retour en bus de nuit.


La remontée du Mékong pouvait se faire de 3 façons différentes : une première sous la forme de croisière sur deux jours en pension complète et avec une cabine. Une seconde plus rapide dans des speed boats que vous pouvez voir sur la photo. De puissants moteurs accrochés à une fine barque, des passagers portant des casques de moto en cas d'accident, et un mode de transport extrêmement bruyant et dangereux. La troisième option était de le faire en bateau sur deux jours avec une nuit sur Pak Beng. Nous partîmes sur cette option là.


Sur le quai du départ, une petite dame vendait dans ces take-away en polystyrène, de délicieux rouleaux de printemps frais faits à base de riz.


On avait tout lu et tout entendu sur le trajet en bateau. On nous promettait l'enfer sur terre (alors qu'au pire c’était l'enfer sur un fleuve...), des bateaux pleins à craquer, un trajet assis sur la cale du bateau, un voyage dans la salle des machines pour les derniers arrivés, il n'en fut rien. Il faut dire que comme les saumons, nous remontions le courant, et que pour être honnête, nous empruntions par chance le sens le moins touristique du voyage. Et pour cause, de nombreux blogs faisaient état de leur descente du Mékong, en arrivant de la frontière Thaïlandaise. Nous étions sur un chemin certes très emprunté, mais dans le sens le moins fréquenté. Au lieu des 50, 60, voire 80 personnes prévues, nous étions tout juste une trentaine de personnes, équipage compris. Autre surprise, nous avions à notre disposition des sièges de voiture pour le trajet. Cela donnait au bateau un charme de bus glissant sur l'eau.


Notre capitaine et sa barre tunée


Comme à peu près tous les moyens de transports (excepté l’avion), le bateau a fait plusieurs arrêts sur le chemin, afin de déposer des passagers, mais aussi livrer des vivres à des villages reliés uniquement par le Mékong. Cela faisait de l’activité à chaque fois que nous nous arrêtions, les enfants descendant en courant vers le bateau, plongeant à l’eau, et se roulant dans le sable.


Le voyage en slow boat durant deux jours, nous devions faire escale dans une ville sur le chemin, Pak Beng. Une ville, c’est un bien grand mot. Disons plutôt un village avec une rue principale et plein de petits hostels sur toute la longueur. Nous avions eu vent de certaines arnaques concernant cette étape. La plus courue étant la venue de rabatteurs sur le bateau, pour essayer de vendre des nuits dans les hostels. Ils disent aux touristes qu’il n’y a plus beaucoup de places disponibles dans le village, qu’ils arriveront au milieu de la nuit, et qu’ils doivent réserver avec eux s’ils veulent espérer avoir un toit pour dormir. Après avoir reçu le paiement, ces rabatteurs disparaissent avant d’arriver à Pak Beng et le touriste (pigeon) plumé se retrouve le bec dans l’eau. Nous n’avions pas réservé notre hostel sur internet, et nous avions décidé de le trouver sur place. Nous sommes arrivés vers 5h de l’après-midi – autant dire qu’il faisait grand jour – et nous avons trouvé très facilement, en ayant même effectué des vérifications dans les chambres que nous visitions. Au final, la nuit à Pak Beng a été la moins chère de notre voyage, et loin d’être la pire.


Quand je vous parlais des bateaux bondés, nous en avons vu plusieurs, mais sur le trajet inverse. Généralement, le chemin touristique le plus emprunté de la région consiste à se rendre au Laos via la frontière Thaïlandaise, et de descendre sur Luang Prabang en slow boat. Et effectivement, les bateaux que nous croisions étaient souvent bien remplis comme vous pouvez le voir sur la droite.

 

Ciel de fin du monde lors de notre arrivée sur Huay Xai


Après ces deux jours de Mékong, il était grand temps de passer aux choses sérieuses : la Gibbon Experience. Nous avions entendu parlé de cette activité sur internet, puis après plusieurs recherches nous avions décidé de nous aventurer par là-bas. Le pitch : passer trois jours/deux nuits dans un parc national, coupé de tout sinon de la nature, à dormir dans des cabanes perchées au sommet des arbres, à se balader à l’aide de tyroliennes (zip lines en anglais dans le texte), et à essayer de voir des gibbons dans leur milieu naturel. Tentant non ? Au départ de Huay Xai, nous avons pris une camionnette pour faire la première heure de transport sur la route, puis un 4x4 pendant une autre heure de chemin de terre, avant d’arriver au village départ.


Le village départ marquait la fin du transport motorisé et le début du trek dans la forêt afin de rallier nos cabanes. La marche dura environ 2h30 avant d’arriver au village QG où nous avons été répartis en petits groupes en fonction de la taille de nos habitations.


Et après encore une heure de marche, enfin, la délivrance : les premières tyroliennes ! Voir les gibbons à l’état sauvage me motivait bien sûr, mais pouvoir parcourir le parc national suspendu au-dessus du vide encore plus.


Notre groupe était constitué de 4 touristes, d’un guide leader (sur la photo de gauche) et d’un guide assistant. Notre équipement comprenait un baudrier avec un harnais principal servant à nous maintenir sur le câble, un harnais de sécurité, et une paire de gants. Nous transportions notre sac avec nos affaires personnelles. Après un brief sur les consignes de sécurité et le fonctionnement des tyroliennes, l’aventure commença pour de vrai !


Pendant les 3 jours à venir, nous allions passer notre temps sur ces tyroliennes, à sillonner la forêt à toute vitesse sur ces câbles en acier. Ayant déjà fait de l’Accrobranche en France dans le Vercors, je connaissais le principe, mais cela n’était en rien comparable avec l’immensité du parc à disposition ici. Certaines zip lines étaient si grandes que nous ne pouvions pas voir l’arrivée au moment de nous élancer. Nous traversions des vallées entières, et parfois la cime des arbres sous nos pieds était à plus de 15 mètres.


Voilà les petits sentiers que nous empruntions pour rejoindre les tyroliennes et nous déplacer de maison en maison. Sur certaines boucles, la marche était plutôt courte, et sur d’autres il fallait marcher longtemps avant de pouvoir s’envoyer en l’air. L’intérieur des maisons était simple, mais suffisant pour ce que nous devions y faire. Nous dormions sur des matelas, sous de larges moustiquaires et toujours la fenêtre ouverte ;-)


La forêt était dense et nous passions notre temps au sol sous l’ombre épaisse des grands arbres la composant. A partir du 2ème jour, le programme était de visiter les autres maisons et de tenter d’apercevoir des primates dans le parc.


Chaque maison était différente, avec ses charmes et ses inconvénients. La nôtre avait la plus belle vue sur la forêt, mais était assez isolée par rapport aux autres. Voici un aperçu de ce que nous avions à l’aube, un voile nuageux se perdant dans les montagnes, flottant sur les arbres comme les mystérieuses brumes écossaises.


Nous avions sympathisé avec le couple partageant notre maison. Emma et Robin venaient de Hong Kong et nous formions une équipe de choc.


Si nous avons vu beaucoup de flore, la faune n’a pas été aussi généreuse. Nous n’avons pas croisé le chemin des gibbons pendant notre séjour, nous les avons seulement entendus chanter le matin du deuxième jour. A défaut de gros gibier, il y avait quelques insectes à se mettre sous l’objectif, comme cette petite chenille magicienne, mais aussi des chats au village et de jolis oiseaux sur les hauteurs de notre maison dans les arbres. Ah, il y avait aussi des rats d’arbre (tree rats) qui se baladaient la nuit, à la recherche de nourriture à grignoter.


Comme toute bonne chose, il y avait une fin à cette aventure dans les arbres. Nous avons adoré notre séjour dans la nature laotienne. Notre découverte du pays pouvait continuer, et après avoir essayé le bateau lent pour venir, nous étions prêts à prendre notre premier bus de nuit direction Luang Prabang.

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