Dix jours, cinq villes, 17 pratas, 5 litres de Cola, trente-cinq heures de train, plus de 1,200kms au compteur, en chameau, à pieds, en rickshaw, en voiture, en train donc, il est temps de faire un bilan de ce voyage au pays de Gandhi. Voici une sélection de ce qui nous a le plus marqué, en bien ou dans la catégorie "peu mieux faire".
1. Des animaux et des hommes : les pigeons, rats du ciel
Peu de pays échappent à ce fléau du ciel que sont les pigeons, et l'Inde n'en fait pas partie puisqu'ils sont partout : dans l'hiver et le vent, dans le chaud des palais, dans les sables mouvants, dans les murs des muséeeees, ils nous survivront ! Les pigeons en ville, on s'y fait. Les pigeons infestant les musées et autres vestiges Indiens, ça non, et nous en avons vu partout. Non seulement l'animal n'est pas plaisant mais en plus il endommage ces bâtiments vieux de plusieurs siècles.
2. Des animaux et des hommes : les écureuils, rois de la grimpette
Autre animal que nous avons souvent croisé, l’écureuil. Qu'il soit des villes ou des champs, ce petit rongeur acrobate s'est bien adapté à son environnement. Son petit nom ? Le Funambulus pennantii ou en anglais the Northern palm squirrel.
3. Des animaux et des hommes : les chauve-qui-peut !
Après les rats-volants que sont les pigeons, voici les souris volantes. Même constat que pour les pigeons, les chauve-souris ont infesté de nombreux forts et elles laissent leur odeur caractéristique, un mélange d'urine et de guano qui rend certaines visites déplaisantes.
4. Des animaux et des hommes : les cochons... d'Inde !
Chose peu banal, nous avons vu des cochons d'Inde et en ville en plus ! Ils ressemblaient plutôt à des sangliers avec leurs taches sur le dos, mais se fondaient bien dans le décors. Il faut dire que les décharges sauvages ambiantes leurs faisaient de parfaites porcheries.
5. Les musées dérangés : insalubre, calme et saleté
Le gros point noir des centres d’intérêts culturels que nous avons visité est souvent le désordre ambiant qui y règne. Ci-dessus, les envers du Fort rouge de Delhi. Derrière les remparts, le dépotoir, et dans la partie visitable du Fort, des affaires négligemment posées contre des murs anciens.
6. Les musées dérangés : la destruction protectrice
Le problème se reproduit parfois quand ils pensent faire bien. Ici dans le même musée du Fort rouge, on peut voir des cordes bleues en plastique dur, attachées autour d'une colonne de marbre, et censées protéger les lieux des visiteurs. Et en faisant attention, on s’aperçoit que la corde a sérieusement endommagé la colonne. Pareil pour la photo de gauche et un passage de fortune à travers les sculptures de la porte. On se doute que plus le garde est costaud, moins la porte apprécie.
7. Les musées dérangés : des murs en ruine, des travaux bâclés
L’état de délabrement de pièces complètes des musées est un déchirement pour les connaisseurs d'art et d’antiquité. Outre les mêmes "défauts" de balais et autres ustensiles posés nonchalamment dans les coins des musées, les travaux de restauration s'apparentent dans la plupart des cas à de la restauration rapide, voir même de la mal-construction. Sur la photo de droite, le maçon plâtre allégrement avec un nouvel enduit, sans réellement se soucier de la cohérence des couleurs ou de la nature même des matériaux utilisés.
8. Les musées dérangés : le souci du détail, pas pour tout le monde
Quand ce ne sont pas des dépotoirs ambiants, des ustensiles de nettoyage ou des sacs de ciment, ce sont de petits détails qui ont tendance à gâcher les photos de voyage. Dans ces deux cas, au Taj-Mahal et dans le fort d'Agra, il s'agissait de tuyaux d'arrosage verts sortis de nulle part et posés sur les pelouses. Rien de bien méchant en soi, mais quand même, cela fait tache de voir ces longs serpents verts en plein milieu. Remarquez, vert sur vert, au moins ce n'est pas une faute de goût.
9. Les musées dérangés : les collections incomplètes
Autre chose frustrante, de nombreux musées n’étaient pas entièrement visitables, et pour cause, une partie de leurs collections était fermée. Tout cela bien sûr sans jamais le mentionner à l’entrée, ni même envisager de date de réouverture. Et puis le gros chatterton qui tache sur la porte en bois, c'est en plus.
10. Les musées dérangés : pas d'ustensiles hostiles !
Un peu d'humour ne fait jamais de mal, dans ce musée (intérieur de la cité de Jaisalmer), il était interdit de fumer ou d'apporter du matériel pour manger. Une ségrégation pour tous les visiteurs cuisiniers qui devaient laisser au vestiaire marmites, casseroles et autres cuillères en bois. Tout simplement intolérable !
11. Le marketing Indien : buy from me, I am famous*
Un domaine dans lequel les Indiens excellent (non, pas celui du Pack Microsoft), c'est sans aucun doute le marketing. Tout est superlatif, tout est le plus grand, le meilleur, le plus beau, le plus célèbre, le plus propre, mhhh non pas le plus propre. Et les Indiens sont probablement parmi les meilleurs vendeurs d'Asie. A Jaipur, nous sommes entrés (de force presque) dans un magasin qui
vendait du thé, tout en étant initialement à la recherche de cartes postales. La technique est rodée : à peine vous avez le malheur de poser un œil sur une boutique ou un objet, vous êtes happés par les meilleurs commerciaux d'Asie. Yes, what do you want? Very cheap, good price for you. Postcard? Of course we have, please come in. Traduction : "Oui, que puis-je pour vous ? Pas cher, je vous fais un bon prix. Des cartes postales ? Bien sûr que nous en avons, entrez je vous en prie." Nous atterrissons donc dans ce petit magasin qui vendait du thé, et qui subitement proposait également des cartes postales. En termes de diversification, c'est un cas d’école. Le temps d'appeler un collègue en renfort, et de l'envoyer chercher des cartes postales chez un commerçant voisin, la porte et le piège se sont déjà refermés sur vous, et vous ne voyez toujours rien venir. Et c'est là que le grand jeu commence, d'abord par une présentation complète des différents produits proposés, avec les avantages de chacun d'entre eux. Ce thé, c'est pour avoir une bonne mémoire (probablement un thé au poisson). Celui-ci favorise la digestion, celui-là ramène l'amour de votre vie en l'envoutant si vous lui faites boire la concoction un soir de demi-lune, etc. Entre temps, les cartes postales du siècle dernier arrivent, votre nouvel ami vous a déjà fait goûter ses infusions à base de bouts de bois, et vu qu'il est sympa, qu'il s'est démené pour vous trouver la chose que vous recherchiez (mais que vous n'allez pas lui acheter de toute façon) et qu'en plus il parle votre langue ! (typiquement une chose qui nous agace plus qu'autre chose, être amadoué dans notre langue natale), alors là, votre armure commence à se fendiller et vous craquez pour un sachet magique trois-en-un (mémoire +digestion +potion d'amour). Dans ce cas précis, je comptais rapporter un thé du voyage, je ne me suis senti qu'à moitie forcé au moment de l'achat. Malheureusement, ce type de situation vous prive parfois de faire du lèche-vitrine - d'abord parce qu'elles sont sales et en plus parce qu'il n'y a pas de vitrine bien souvent - à cause de la crainte de vous retrouver avec un chewing-gum de vendeur qui vous colle aux baskets sur plusieurs mètres.
12. Le marketing Indien : polyvalence & modernité
Les devantures des magasins sont souvent chargées, voir proche de l'illisible, mais dès que l'on y porte un petit peu d’intérêt, on découvre des pépites. Sur la gauche, une échoppe proposant des réservations de moyens de transport (avion, train, voiture, bus), mais aussi des cartes mémoire pour les appareils photo, des piles, des appels internationaux, des cigarettes, des safaris dans les villages et un change allant du dollar US à l'euro en passant par le dollar australien, à la livre Sterling et au Franc Suisse. Une polyvalence à toute épreuve. Sur la droite, vous avez devant vous la clinique dentaire moderne de Jaisalmer. Voilà voilà.
13. English wine & beer shop : du vin anglais, vraiment ?
Nous avons croisé plusieurs vendeurs d'alcool proposant de la bière et du vin anglais. La bière à la limite je veux bien, mais le vin ?
14. La pose Indian style : du magique au tragique
S'il y a bien une chose que nous pouvons retenir du voyage, c'est que les Indiens adooooooorent les photos. Et pour cela, ils font souvent appel à une créativité débordante dans leurs poses, mais le plus marquant est pour moi leur côté swag : chemise à carreau ouverte sur torse velu, Rayboon de soleil, et moustache de vigueur. Et si votre meilleur ami à la même tenue que vous, vous êtes les cadors.
15. La Poste Indienne : Dak Seva, Jan Seva**
Et voila 20 bonnes minutes de notre vie passées dans une file d'attente à la Poste de Jaisalmer. Vous me direz, normal, il n'y avait qu'un seul guichet d'ouvert. Cela dit, j'ai compté pas moins de 12 agents postaux postés derrière ce guichet. Et on ne peut pas dire qu'ils étaient débordés. Mais la société Indienne est ainsi organisée en plusieurs petits boulots : un qui décroche le téléphone, un qui écoute, l'autre qui parle, un qui colle les timbres, l'autre qui ferme les enveloppes, etc.
16. Le rickshaw-stop, un minibus sur trois roues
Scène de vie d'Inde avec l’intérieur de notre rickshaw. Non, Aude n'a pas de chignon et je ne me porte pas de slip sur la tête, il s'agit de personnes qui se sont greffées à notre véhicule sur le chemin.
17. La climatisation Indienne
Avant l’avènement de la climatisation, il existait un autre système ingénieux et moins énergivore : l'evaporative cooler (le refroidissement par évaporation en bon français). Il s'agit d'un système envoyant de l'eau sur une surface, elle-même soumise à une importante ventilation. Il en résulte un air plus frais, directement soufflé dans l'espace recherché. Dans ce cas précis, de l'eau était enfermée dans cette sorte de ruche et de la paille servait de matériau pour absorber l'eau avant d’être ventilée. Le hic, c'est que pour que ce joli équipement puisse fonctionner, un moteur de moissonneuse-batteuse devait être activé. En définitive, il fallait choisir entre une chaleur étouffante, ou un air plus humide au prix d'un bruit assourdissant. Choisis ton camps camarade !
18. Le retour de Barberousse, une tendance "in"
La tendance quand on est musulman, c'est de porter la barbe. Ce n'est pas un scoop. Le top du top quand on est Indien et musulman, c'est d'avoir une barbe... rousse ! Nous avons croisé plusieurs petits grands-pères, affublés de ces barbes de feu. Les goûts et les couleurs, cela ne se discute pas.
19. La chambre minute, spécialité de Delhi
Petite anecdote lors de notre arrivée dans le premier hôtel de Delhi. Nous atterrissions d'un vol dans la matinée de Singapour, après avoir échappé aux premières arnaques des rickshaw et aux différentes sollicitations sur le chemin de l’hôtel. Nous arrivions donc chargés comme des mules, avec nos deux sacs de touristes sur le dos, après avoir tourné en rond dans la rue de notre petit hôtel pour finalement le trouver au bout de plusieurs minutes. En annonçant notre nom pour récupérer la clé de notre chambre et nous poser un petit peu, le responsable nous demanda de patienter sur le côté, près d'un canapé en face de l’ascenseur. Une bonne dizaine de minutes après notre arrivée, nous n'avions toujours pas de chambre, et le réceptionniste nous invita fortement à nous assoir sur le canapé. Connaissant trop bien ce cas de figure - ils se sont plantés sur la réservation, il n'y a plus de chambre disponible et ils n'osent pas le dire, on va attendre une plombe - je revins à la charge pour faire remarquer que nous attendions depuis plus de 30 minutes, qu'il ne se passait rien et que nous voulions notre chambre. S'en suivit alors un ballet de déménageurs, ouvrant et fermant frénétiquement une petite porte dans le hall de l’hôtel devant nous. Nous vîmes sortir des planches en bois, des pots de peinture, et puis soudainement entrer des sommiers, des matelas et au bout de 10 minutes environ, on nous annonça que notre chambre était prête. La pièce avait été transformée en un coup de baguette "magique", en notre chambre d’hôtel tant désirée. Nous fîmes un rapide état des lieux et après avoir constaté que nous étions dans le couloir, près de la réception et de la porte d’entrée donnant sur la rue, que la chambre sentait la peinture fraiche, qu'elle était sans fenêtre et en face de l’ascenseur (bruyant : ding de la porte +bruit de l'appareil), nous exprimâmes notre satisfaction devant une telle réactivité mais expliquâmes que nous préfèrerions une vraie chambre d’hôtel au calme et pas un débarras bruyant de dernière minute. Nous primes nos petits sacs à dos et partîmes pour un déjeuner bien mérité en attendant que la vraie chambre soit prête. Au retour, notre chambre était fin prête et notre séjour pouvais commencer.
20. Bouddha dans tous ses états
Dans les temples jaïns de Jaisalmer, nous avons pu découvrir de nombreuses statues dont certaines valaient leur pesant de dahl. De gauche à droite, un Bouddha complétement stone avec ses yeux sortant de leurs orbites, un Ganesh coquin faisant un clin d’œil, et un Bouddha-buldeur avec ses gros bras.
21. Bouddha dans tous ses états :Bouddha noir ou Bouddha blanc
Il y avait aussi du Bouddha noir et du Bouddha blanc. Il y en a un petit peu plus, je vous le laisse ?
22. Bouddha dans tous ses états :
Nous découvrîmes avec stupeur que Bouddha était le premier à lancer la mode des tacos. Nous vîmes également la première construction de logements sociaux permettant de caser de nombreuses familles : le Bouddha'HLM.
23. Bouddha dans tous ses états :
Voici un exemple d'ouverture chez les jaïns, la promotion de la différence avec ce Bouddha blanc au milieu des autres, un petit peu comme l'acceptation d'Eminem au sein de la scène de rap-hip hop américaine dans les années 2000.
Rien de plus à rajouter à ce parfait sosie de capillarité.
25. Bouddha-rnaque au temple jaïn : offrande, de force ou de force
Le petit bonhomme en slip rouge que vous voyez sur la gauche est un membre du temple jaïn, formel ou informel, vous proposant de vous faire visiter "son" temple. Visiter, c'est un bien grand mot. En gros, il vous amène dans les couloirs du temple, sans aucune explication, et termine sa visite devant un petit autel ou il y a écrit "DONATION" près un coupelle avec une poignée de pièces. Après investigation, je pense qu'il s'agit d'une des grosses arnaques de ce pays, dont de petits malins à l'imagination débordante profitent allégrement. Tout d'abord, l’accès aux temples jaïns est payant donc vous contribuez grandement à faire vivre la communauté. Ensuite, le rigolo en question n'a aucune légitimité religieuse ou quoi que ce soit, il est juste en slip et torse nu (la belle affaire). D'autre part, une urne fermée est également présente devant l'autel, et il y est écrit de ne pas donner d'argent directement aux prêtres. Enfin, leur coupelle ouverte ressemble plus à celles des dames-pipi qu'à un endroit de confiance pour déposer de l'argent. Aussitôt le touriste plumé parti, hop on glisse le billet dans le slip à poche kangou-rouge et le tour est joué. De manière générale, on imaginerait mal une personne de confession religieuse vous forcer la main de la sorte et demander de l'argent. Envoyez-les bouler si vous êtes confrontés à ces gens malin-tentionnés ou faites comme moi. J'ai pris un malin plaisir à les faire tourner en bourrique en faisant des cache-cash dans les temples, et en les prenant à contrepied dès qu'ils s'approchaient de moi. La petite morale de face marche aussi, en les regardant dans le blanc des yeux en silence, en les mettant devant le fait accompli et en disant tout haut devant d'autres touristes : "you should be ashamed to do such thing in the house of Buddha". Succès garanti.
26. Le prix des musées : de vrais high value tickets
Le carton jaune adressé aux musées et autres forts vient aussi de là : en Inde, on paye les entrées à des prix très différents, en fonction de si on est Indien ou étranger. Le rapport est immense et mérite bien la mention de high value ticket. Pour vous donner un ordre de grandeur, le prix du ticket du Fort Rouge d'Agra pour un touriste étranger est 26 fois supérieur à celui d'un Indien, celui du Taj Mahal est 37.5 fois supérieur ! Bien entendu, nous parlons en roupies indiennes et cela donne des prix de 0.27€ pour un Indien et de 10.35€ pour un touriste étranger quand il s'agit du Taj Mahal, mais la culture a un prix pour ceux qui visite le pays. Je propose donc de revoir la tarification du Louvre et de mettre l’entrée à 2€ pour les compatriotes français, et à 75€ pour nos amis Indiens. Na !
27. L'organisation des musées : de l’inutilité à la bêtise
Ils sont bien souvent sales, désordonnés, chers, mais aussi parfois complétement aberrant dans la gestion de la sécurité. Prenons cette photo de l’entrée du Fort Amer de Jaipur. Il y a des tourniquets et un portique de sécurité = bon point. En revanche, les tourniquets sont inutilisables, et tout le monde passe par le même portique pour entrer ou sortir, portique qui sonne plus que les sonos des voitures de Jacky sur un salon du tuning à Tourcoing (pour rappel...). Et je ne vous parle pas des conditions d’évacuation si par malheur il faut sortir tous les visiteurs en même temps. Comme vous pouvez le voir, le personnel chargé du contrôle des billets et de l’accès au site ne semble pas stressé par les lumières rouges du portique.
28. Les boules de Noël !
Vues dans le fort Mehrangarh à Jodhpur, les boules de Noël !
29. Les groupes de touristes : une autre façon de découvrir l'Inde
Des groupes, nous en avons vu. Comme ce groupe de français à Jaipur et Nadine qui boudait devant la boutique de souvenir. Dans l'ensemble, ils sont plutôt cools ces groupes d'aventuriers d'un certain âge, même si à titre personnel, je ne suis pas convaincu que je choisirais cette destination pour des vacances. C'est pour cela que nous leur tirons notre chapeau. Seule mauvaise expérience dans la même veine, un trajet matinal en train avec des retraitées bimbo-brésiliennes. Un groupe de mamies-Carioca avait envahit un wagon entier, sans respecter les places attitrées. Nous étions concernés puisque nos sièges étaient occupés et que lorsque nous avons demandé où nous pouvions nous assoir, un guide Indien gominé est apparu pour nous proposer deux places au fond du wagon. Étant plutôt de bonne composition, nous acceptâmes sans broncher et commençâmes notre trajet. Les places étaient côte à côte, mais un détail allait bientôt déranger notre sommeil : un famille d'Indien avec une petite fille était assis derrière nous. Et la petite fille se transforma rapidement en dragon voire en diablesse, donnant des coups dans le siège, hurlant, criant, gémissant, pendant que papa jouait avec son téléphone portable en faisant profiter tout le monde de ses gouts musicaux, et que maman mangeait bruyamment. Tout ce que j'aime. Comptant mettre a profit ce voyage en wagon climatisé pour dormir un petit peu, autant vous dire que je n'étais pas ravi, loin de là. Je décida alors de faire comprendre à la responsable du groupe et à son sbire que nous comptions reprendre nos places originelles, lui expliquant que nous avions hérité de places empoisonnées. Elle me répondit avec dédain et derrière ses lunettes noires qu'elles ne comptait pas séparer son groupe, avant de conclure par un "That's India!" signifiant "c'est la vie mon petit père, il fallait arriver avant." Enfer et damnation ! J’attrapa fissa le guide faussement occupé sur son téléphone et lui fit comprendre que ce n’était pas le carnaval de Rio et que je comptais bien récupérer mes places. Les grand-mères qui s’étaient assoupies à nos places durent prendre leur botox à leur front et s'installer à leur tour à l'autre bout du wagon avec la petite famille bruyante afin d’expérimenter l'Inde, la vraie. Notre sommeil ne fut que meilleur. #Icic'estParis!
30. #onlyinIndia : quand Gandhi se pointe chez vous déguisé en buisson.
31. La meilleure vue, gratuite
Une arnaque sans en être une est la fameuse visite gratuite où l’accès à un lieu sans aucun droit d’entrée, mais qui finalement n'en est pas tout à fait un. Dans le cas présent, nous étions sur les terrasses ouvertes d'un immeuble donnant pile en face du palais des vents de Jaipur. De gentils nouveaux amis nous proposèrent de prendre un sinueux escalier afin de pouvoir admirer la vue depuis leur bâtiment. Nous montâmes donc, ravis de voir tant de bonnes intentions de la part d'inconnus et nous primes quelques photos du palais (et de Barberousse au passage). Le gentil inconnu ne nous lâchait pas d'une semelle et au moment du départ, il entra en jeu d'une manière cavalière voire quelque peu agressive, nous expliquant qu'il fallait maintenant entrer dans sa boutique où nous trouverions tout ce que nous recherchions. Cela tombait bien, nous ne cherchions rien ! Et après avoir poliment refusé ses avances, nous partîmes en direction de l'escalier. Il y eu certainement quelques noms d'oiseaux, perdus dans les couloirs étroits, puis rapidement un nouvel pigeon arriva au pied de l'immeuble et nous perdîmes subitement tout notre intérêt aux yeux de notre ex-meilleur ami, sans rancune aucune.
32. Les villes multicolores
Jaisalmer la ville jaune, Jaipur la ville rose, Jodhpur la ville bleue, ce n'est pas un pays mais un épisode de Bioman ! La seule ville que nous aurions aimé voir est la ville verte, mais ce ne fut pas le cas et pour cause...
33. Les cochons d'Indiens
Ils ne sont pas très écolos. Imaginez qu'une ville comme Delhi avec ses 17.8 millions d'habitants ne possède pas de système de ramassage des déchets. Qui dit pas de ramassage, dit pas de tri, pas de revalorisation et une gestion totalement aléatoire où les mini-décharges à ciel ouvert sont présentes à tous les coins de rue. Ajoutez à cela une forte chaleur, de l’humidité et vous obtenez un cocktail explosif de bactéries, attirant rats, cafards, et nourrissant même les vaches sacrées. La solution consiste à brûler les ordures, sans ménagement ou autres considérations. Et si vous mettez en perspective le fait que le pays ait déjà dépassé le milliard d'habitants, vous obtenez une véritable bombe écologique dont l'explosion est chaque jour plus importante.
34. La fin du voyage
L'inde est un pays qui ne laisse pas insensible, loin de là. Généralement, on adore ou on déteste, il n'y a pas de place pour la demie-mesure quant à l’appréciation du pays. Nous étions pourtant bien préparés à cette épreuve ce voyage, Aude ayant vécu et étudié à Bombay pendant 6 mois, habitant dans un pays possédant une communauté indienne et ayant voyagé dans des pays à consonance Indienne au préalable (Sri Lanka et Malaisie aussi). Mais le choc des cultures et du quotidien fut bel et bien présent. Le voyage ne fut pas de tout repos non plus, et pourtant je ne pense pas que le bilan aurait été différent pour moi si nous avions eu quelques jours en plus. Un mélange d'extase devant le glorieux passé, et un sérieux agacement face aux errances du présent, aux arnaques incessantes, à la saleté ambiante, au bruit, et à la désagréable impression d’immuabilité du système tout entier. That's India comme disait l'autre, et je vous encourage à vous faire votre propre avis sur la question en visitant vous-même car rien ne remplace votre propre expérience de l'Inde, ce pays fantastique et éreintant à la fois, berceau du Kamasutra et extrêmement frustré sur de nombreux plans, un pays tout en contrastes. Incredible India!
Déjà parus sur l'Inde : TDM #01 Welcome to India!
Génial comme tous les précédents. Bonne fin d'année.
RépondreSupprimerGros bisous
Merci Mimi :)
Supprimer