Plusieurs jours après la bataille, il est temps de passer en revue la fête nationale Singapourienne. Effectivement, le mois dernier avait lieu la cérémonie tant attendue par les habitants de l'île au Merlion : la parade de la fête nationale, appelée "National Day Parade". Et on ne fait pas dans la demi-mesure pour l'occasion.
Plusieurs semaines avant le D-Day, les murs des villes se parent de rouge et de blanc, les drapeaux sont affichés aux fenêtres des HDB, sur les rétroviseurs des voitures, hissés bien haut dans le ciel bleu sur le parvis des entreprises, rien n'est laissé au hasard. L'utilisation du drapeau est d'ailleurs extrêmement règlementée. Par exemple, il est possible de l'afficher uniquement du 1er Juillet au 30 Septembre. Les singapouriens sont fortement encouragés à exprimer leur patriotisme à travers l'exposition de leur étendard, et souvent le management du logement que vous occupez met à votre disposition le précieux morceau de tissu. Aucun autre drapeau ne peut être exposé à gauche du drapeau singapourien. Quand le drapeau est utilisé avec ceux d'autres pays, il doit être placé par ordre alphabétique. Autres règles ? Si votre drapeau est sale, il faudra le changer ou le laver, mais vous ne pourrez pas faire sécher votre drapeau avec votre linge - ce n'est pas un vulgaire torchon ! Commettez un impair et vous serrez dans de beaux draps : l'amende est à 500$. Si vous souhaitez connaître en détail toutes les règles en vigueur, faîtes un tour sur le très sérieux site www.sg dans la rubrique "recommandations d'utilisation du drapeau national".
Regardez bien le nombre de drapeaux aux fenêtres des appartements du PINNACLE.
Comme on le dit si bien, à Singapour il y a du monde au balcon.
A l'occasion de la fête nationale, une parade dans le ciel est organisée à la gloire de l'armée singapourienne. Encore une fois, il s'agit de faire joujou avec des avions de chasse qui survolent littéralement les buildings de la ville. C'est un spectacle assez impressionnant que vous ne pouvez pas manquer puisqu'ils effectuent des essais grandeur nature six semaines avant le jour-J, soit 7 représentations au total ! Les avions, les parades des bateaux sur la Marina, mais aussi le feu d'artifice, le budget des répétitions doit être équivalent à celui de la fête Nationale. Je me souviens de la première fois que nous avons assisté malgré nous à l'une d'entre elles. Nous étions dans notre appartement quand un grondement sourd se fit entendre à l'extérieur...
Telle était la raison de ce vacarme : un hélicoptère de ravitaillement trainant dans son sillage un drapeau rouge et blanc de la taille d'un terrain de tennis, accompagné de deux autres hélicoptères de combat. Ces photographies sont celles du 9 août 2012 et donc de la vraie représentation.
Un commando de parachutistes lancés au dessus de la Marina laissaient derrière eux une fumée rouge, en dessinant des cercles tout en amorçant leur descente. Les parachutistes se posèrent sur la plateforme principale où le spectacle se tenait. Pas d'entorse au règlement, ni à la réception du saut pour les paras ;-)
Toujours sur la Marina, les bateaux de la marine singapourienne effectuaient des mouvements millimétrés dans un ballet aquatique sonore & visuel : balles à blanc (enfin, j'espère !), pétard, fusées et fumigènes. C'est assez drôle de pouvoir assister à des manœuvres sur l'eau, cela donne encore plus l'impression de voir de grands enfants jouer à la guerre.
Le clou du spectacle étant évidement la parade des avions de chasse. Plusieurs vagues d'avions scindèrent le ciel bleu, arrivant du sud de l'île avant de passer au dessus de la ville en effectuant diverses manœuvres. Une première salve se divisait (photo ci-dessus), une autre arrivait plein gaz sur la ville avant de monter à la verticale vers le ciel (vraiment impressionnant !) jusqu'à disparaître, puis un avion de combat encore plus gros effectuait un demi tour au dessus du Marina Bay Sand dans un vacarme assourdissant.
La fin de la journée étant marquée par le feux d’artifices.
Le jeu des lumières avec la réflexion des feux d'artifices sur l'eau
et le MBS en arrière plan constituait une scène de toute beauté.
Bouquet final, du rouge, du blanc, la main sur le cœur et "Majulah Singapura!"
L'intérêt de cette cérémonie est évidemment d'afficher sa puissance de frappe et sa puissance financière également. Pour avoir un ordre d'idée, la version 2012 a coûté 17,2 millions de dollars singapouriens, avec un budget en explosion depuis ces dix dernières années (passant de 5M$ en 2002 à 20M$ en 2010). Le meilleur pour la fin, chaque édition possède également une chanson ! C'est cheesy, c'est patriotique, tout est bon pour glisser une image de l'armée, un discours sur la liberté, et cela plaît énormément. Bon visionnage :-)
Version 2012, "Love at first light" (+/- Amour aux premières lumières)
Version 2011, "In a heartbeat" (Dans un battement de cœur)
Version 2010, "Song for Singapore" (Chanson pour Singapour)
Version 2007, "Will you" (seras-tu) Disco & rythmée!
Version 1987, "We are Singapore" (Nous sommes Singapour)
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