dimanche 4 mars 2012

Trip #06 Vietnam, Part 2

Échoppe roulante

Suite de nos aventures au Vietnam; nous sommes allés visiter les tunnels de Cu Chi, haut lieu de la résistance pendant les longues guerres livrées contre les Français puis les Américains. Ces tunnels commencés pendant les affrontements avec les troupes françaises, se sont étendus pendant la guerre du Vietnam jusqu'à atteindre plus de 120km de long. Les Vietcongs (terme péjoratifs inventé par les USA) vivaient dans des galeries souterraines entre 5 et 9 mètres sous terre, dans des conditions extrêmes. La lumière était un luxe, l'air limité était acheminé par de longs bambous depuis la surface, l'humidité ambiante drainait toute sorte de maladies et mère nature ne manquait pas de rappeler que les fourmis, rats, serpents et autres scorpions avaient fait de ce type d'habitat leur résidence principale. Les soldats sortaient pendant la nuit pour faire le plein de munitions, de vivres et aussi pour se dégourdir les jambes en titillant les enfants de l'oncle Sam.

Cachette à Vietcongs
Notre guide, objectif & dans l'objectif
Nous avions la chance de passer par une agence pour le transport jusqu'à Cu Chi et de recevoir les explications avisées d'un guide Vietnamien fantastique. Un véritable one-man-show nous attendait, un orateur  capable de nous faire oublier les 90 minutes de trajets avec un accent anglais digne des sketchs d’Éric & Ramzy. La soupe communiste était servie depuis plusieurs années et les discours des héros de guerre étaient bien rodés, mais il y avait malgré tout un réel intérêt à prendre part à ces monologues à sens unique. Les soldats communistes vietnamiens rivalisaient d'ingéniosité pour triompher des envahisseurs: ils se servaient des tunnels pour attaquer les soldats US dans leur dos, ouvraient le feu puis retourner se camoufler dans leurs abris pour ressortir 50 mètres de l'autre côté et ré-attaquer les américains... de dos ! Si bien que les américains avaient souvent la sensation de ne pas voir l'ennemi et d'être encerclés. Les vietcongs créaient des fausses entrées de tunnels, piégées avec des bombes, hérissaient toute sorte de pièges avec des outils primaires mais redoutablement efficaces (des trappes à double fond recouvertes de bambous empoisonnés, des portes surprise-surprise qui enclenchaient la chute d'objets tranchants, etc.) Les vietcongs se servaient même des bombes non explosées pour fabriquer à leur tour des armes, recyclaient les pneus des véhicules pour en faire des tongs ultra-résistantes. La force résidait dans leur camouflage puisqu'ils utilisaient comme habit de guerre la tenue bleue du paysan vietnamien traditionnel. Ainsi, impossible de différencier un combattant d'un civil. Cette stratégie des vietcongs conduit à des massacres de civils (encore plus inutiles que les pertes qu'une guerre peut provoquer...) et fut contraire à une règle de Guerre dans laquelle les parties belligérantes doivent être clairement identifiables. 

Passe-partout dans les tunnels de Cu-Chi!

Parmi les activités proposées sur ce site, une exploration dans les tunnels de guerre, réaménagés pour pouvoir accueillir les touristes "big size". Un petit guide tout fin avec une lampe de poche guidait les aventuriers non claustrophobes vers le dédale de couloirs sombres et de plus en plus profonds. Drôle d'expérience à laquelle  nous avons  participé. Le truc: se mettre derrière le guide pour ne pas se retrouver sous terre avec une personne paniquée devant vous et sans pouvoir faire demi-tour en cas de besoin. Cent mètres à parcourir, une éternité. Premières "foulées" dans les entrailles de la terre, et tout de suite le besoin de me mettre en canard, pas encore à 4 pattes mais je ne pouvais pas suivre notre Passe-Partout si je n'optais pas pour cette position peu confortable sur une longue distance. Au bout de 20 mètres, une première sortie sur la droite, un puits de lumière et un échappatoire pour une bonne partie du groupe. Je décida de continuer mon expérience vis ma vie de Viet Minh et j'emboita le pas de mon prédécesseur qui ne semblait pas vouloir lever le pied. Du coup, moins de monde derrière, pas de lumière, une drôle d'impression quant on est en terrain souterrain! Je retrouva le guide au croisement de la deuxième sortie au bout de 40 mètres et décida de poursuivre derechef mon cache-cache à Cu Chi. Après quelques mètres la hauteur du plafond diminua fortement et je dû poursuivre la progression presque en rampant (je ne voulais pas salir mon pantalon d'aventurier, ce fut un échec; la terre argileuse de Cu Chi m'accompagne dans mes voyages aujourd'hui encore). Les poursuivants étaient déjà sorti rejoindre la buvette et je me retrouvais en mano à mano avec notre petit guide de tunnels. La transpiration était plus grande, la respiration plus difficile mais je ne voulais pas être le touriste de salon qui renonce devant le premier obstacle et qui s'enfuit au bout d'une soixantaine de mètres. Je suivis jusqu'à la ligne d'arrivée mon petit guide qui lui se promenait tranquillement. Après quelques minutes dans cet univers, vous imaginez rapidement ce que devait être le quotidien en temps de guerre et vous réalisez avec joie que vous n'êtes pas né Vietnamien communiste dans les années 50.

John Rambo-Tan au fusil automatique
La deuxième attraction fut le stand de tir offrant (moyennant quelques clinquants dollars US) la possibilité de tirer au fusil ou à l'arme lourde. Un champs de tir désert, quelques bidons pour toutes cibles et une succession de détonations: l'enfer du Vietnam à la sauce touristique.

Fourmilière de balles

Street of Saigon
Et puis bien sûr, nous avons déambulé dans les rues de l'ex-Saigon, devenant même l'espace d'un après-midi, utilisateurs d'un deux roues avec une selle en léopard. Pour avoir été des deux côtés, conducteur et piéton, la vie dans cette ville est une question d’équilibre. Équilibre sur le scooter pour éviter les taxis, ne pas glisser quand il pleut, équilibre pour le bipède pour rester mesuré quant il entreprend de traverser la 2 fois 3 voies. Une petite astuce si vous vous retrouvez piéton là-bas : le meilleur moyen de traverser sans risquer une crise cardiaque ou un accident avec un scooter c'est de regarder ces pieds et de marcher d'une traite. Les deux roues vous éviteront sans problème.

Marché couvert d'épices
Marché couvert de chaussures

Marché couvert de douceurs

Un magnifique marché couvert attire les curieux et les invétérés du shopping. Beaucoup de choses à voir, à sentir, à toucher, rappelant un petit peu les marchés arabes ou les marchés d'été en France (Montalivet, Arcachon, Cap Ferret, etc.). Un week-end merveilleux qui sera bientôt suivi d'une excursion dans le nord du pays du côté d'Hanoi. Affaire à suivre...

Mango Man
Le quotidien d'un piéton à HCMC

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