Cameron Highlands et pas Islands
Deuxième partie du voyage, destination les
Cameron Highlands. Oui, il est bon de le voir écrit car phonétiquement on pourrait penser à une île et l'entourer de vastes plages de sable fin... Il n'en est rien! Il s'agit des hautes terres situées au cœur de la Malaisie, que jadis les colons anglais ont faites leurs. L'héritage de ce passé colonial caractérise le pays, avec des régions à dominante anglaise, d'autres portugaises mais aussi hollandaises.
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Magie des plantations de thé |
Passons pour le coté histoire et revenons à nos vallons. Les Cameron Highlands, se sont un petit peu les poumons de cette partie de la Malaisie: du vert, du vert, et du vert avec un petit peu de gris quand le brouillard s'en mêle. Effectivement, c'est un mélange entre les rizières de Chine pour les contrastes de couleurs, les journées bretonnes pour l'humidité, et l'Amazonie pour la partie forestière.
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Green c'est green |
Nous avions pris un bus de Penang pourrons rendre à Ipoh, puis après un arrêt de quelques heures à la gare routière, un autre tract... enfin bus pour arriver sur les hauteurs de la ville de Tanah Rata. Le bus avait surement transporté les anciens colons et à en croire le bruit du moteur, ce n'était pas son premier voyage. A partir des premières difficultés, nous ne dépassions pas la seconde et devions nous ranger pour laisser passer dans les virages les camions plus pressés.
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Modèle de bus avec lequel nous avons rallié les CH |
Arrivés dans la ville, nous avons repris contact avec des notions d'hiver, d'humidité et de froid, nous certifiant qu'à priori la déshydratation ne nous guetterait pas ici. Jamais contents ces touristes!! Enfin, comprenez moi, sortir de Singapour où la température ne descend jamais en dessous de 25° est une souffrance alors quand il s'agit de se promener pendant plusieurs heures dans une tenue trempée et rentrer dormir dans une chambre humide c'est à la limite du supportable. Mais sinon, si si je suis toujours un aventurier.
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La forêt, la vraie. Imprévisible, impénétrable, impartiale. |
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Campagne malaisienne |
Après une première journée d'acclimatation, nous avons déniché un tour-opérator made in Malaysia pour découvrir dans la même journée une autre ferme à insectes, une plantation de thé et un package visite de la forêt+ autochtones des plus alléchants! Nous avons convenu d'ignorer les pièges à touristes telles les fermes de fraises (oui oui, les gens se déplacent pour aller voir des plantations de fraises... Que les vieux touristes les sucrent soit, mais nous jamais!) pour plutôt privilégier la ballade dans les vallons. Nous voilà donc en route pour une journée d'exploration qui commence avec un rendez-vous à 8:00 au bureau de la petite agence. Un indien moustachu dans la fleur de l'âge sera notre guide et un mini-van asiatique notre carrosse. Après avoir été cherché les autres touristes (ha oui, si on vous propose de venir vous prendre à votre hôtel, ne refusez pas... vous gagnez 30 minutes de sommeil au bas mot), et voici la fine équipe sur les routes glissantes de Tanah Rata. Notre groupe est constitué de 4 couples: 2 personnes de Hong Kong n'arrêtant pas de faire des photos (non, ce n'est pas un cliché. A croire qu'ils avaient des racines japonaises), 2 rosbifs reconnaissables à leur peaux ultra blanche et au kit inoubliable short+claquette+banane (ils sont pas malins ces British... Une balade en forêt et ils pensent déambuler sur Trafalgar Square par une journée d'été...) et enfin un couple de Teuton assez sympas que je recroiserai une semaine plus tard dans un petit quartier de KL par le plus grand des hasards!
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Même les serpents sont verts, c'est vous dire. |
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Black butterfly with red streakings |
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Feuille-pillon |
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Encore un papillon... Et une fleur aussi. |
Après la ferme aux insectes en tout genre (je vous passe les scorpions, vipères et autres animaux de compagnie), nous avons gravi les sommets pour atteindre les monts verdoyants et admirer une vue très anglaise faite de plantations de thé jusqu'à l'infini, noyées dans un brouillard ambiant... Silencieux, Magique, Inoubliable. Ces quelques photos parviennent à peine à décrire le panorama.
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Vue Pano-ramique |
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Prendre ses peluches en photo, by HK couple |
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Du haut des plantations de thé BOH |
Une fois redescendu de ce paradis montagneux, nous sommes partis à la recherche de tribus indigènes des forêts avoisinantes. La culture de notre guide nous parut insondable tant ce dernier ne tarissait pas d'anecdotes sur les plantes environnantes, de petites histoires sur des touristes perdus ou encore les us et coutumes des anciens habitants de la forêt. Sa moustache, sa chevelure blanche et son sourire d'enfant faisaient le reste pour nous convaincre du bienfondé de ses propos.
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Plante-cobra, non venimeuse |
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Véritable jungle imperméable et nécessitant ces derniers |
Après nous être promenés tels des aventuriers à la recherche de civilisations inconnues nous sommes allés à la rencontre d'une ethnie locale minoritaire, ancienne habitant dans la forêt. Les ravages de la modernité n'ont malheureusement pas épargné cette dernière avec la participation du gouvernement malais. En effet, l'Etat malais a voulu éradiquer ce type d'exotisme et apporter la culture à ces gens là. Mêmes effets, mêmes conséquences, des populations vivant des subventions de l'Etat dilapidées dans un semblant de modernité, réduites aux allocations car incapable d'accéder à un emploi pour cause de discrimination. Du coup, j'avais mal au cœur de venir dans ce vrai-faux village en bord de route pour m'apitoyer sur leur sort. Des petites maisons en bambou sur pilotis abritant une dizaines de personnes, forcément au début on tombe dans le panneau. Puis le premier contact s'instaure, un des chefs vient nous voir en tenue 100% naturelle, mais entouré de ces administrés vêtus de jean+t-shirt. Une fois la mascarade terminée, il retourne à sa hutte se changer, revient en citoyen lambda et s'approche de la camionnette du marchand locale pour discuter argent... Mais le clou du spectacle, c'est le stand de tir à la sarbacane et la démonstration de "Michael".
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Starbacane |
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Notre professeur |
Vous l'aurez compris, Michael est le frère caché du célèbre défunt au détail près que son ainé se shootait aux médicaments et que le nôtre tourne à l'alcool frelaté.Mais on rigole bien, l'ambiance est bon enfant. Je cède même à la tentation de ramener une mini-sarbacane pour aider ces indigènes financièrement en plus de l'obole que notre précieux-vénal-Indian-guide nous suggère fortement de laisser au risque de vexer leur susceptibilité. Mauvais choix! Il y a deux semaines, j'ai découvert ma boite de rangement où je gardais à l'abri des regards l'arme malaise: infestée de petits insectes de bois! On apprend tous les jours en Asie à ne pas faire confiance aux aborigènes...
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Périlleuse fontaine |
Pour terminer la journée, passage dans la forêt pour admirer une petite chute d'eau à quelques encablures du villages de nous nouveaux meilleurs amis. Nos amis grand-bretons n'ont pas manqué d'attirer des micros sangsues (pour rappel, ils sont toujours en claquettes) mais par chance seul le concitoyen du Duc de Windsor et notre guide ont été attaqué. Il y a une justice!
Et vu que nous étions dans une optique de découverte plus intense de la Malaisie, nous avions sur les conseils d'un de mes collègue, décidé de rentrer dans un pittoresque train de nuit de KL à Singapour. Je m'attendais à ces bons vieux wagons de l'Orient Express, un petit peu comme celui qu'emprunte Sean Connery dans "Bons baisers de Russie", avec un restaurant à bord, une belle micheline fumante tirant dans la nuit noire une file interminable de wagonnets, mais je me suis retrouvé dans "Midnight Express". Un cauchemar. Une attente interminable à KL pour cause de retard, les lumières centrales allumées toute la nuit dans le compartiment, des lits proches de la porte du train, laissée ouverte par commodité par les sympathiques voyageurs, résultat: impossible de fermer l'œil de la nuit. Je suis même allé jusqu'à organiser une rencontre imprévue entre un voisin indien au sommeil bruyant et mon petit pull en laine soigneusement roulé en boule.
Incredible Malaysia!
En résumé et malgré mes anecdotes de français ronchon, nous avons passé une excellente semaine en Malaisie. Mais la prochaine fois, on ira voir du côté des îles au sable fin et aux eaux azures. La forêt c'est sympa, mais je préfère faire partager les décors des fonds marins plutôt que les climats humides.
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