Si vous visitez un jour l'Australie, vous rencontrerez probablement ses nombreux animaux si particuliers, parfois attachants et souvent effrayants. Afin de faire le tour de la faune australienne locale, nous nous sommes rendus dans le Billabong Sanctuary de Townsville, situé à environ 200km au Sud de Cairns. En route pour une visite guidée du parc, et que le grand Cric me croque si vous ne souhaitez pas non plus vous y rendre après avoir lu cela.
Si l'Australie est le pays des kangourous, on peut également dire que c'est le pays des koalas. Ce petit ours en peluche aux griffes d'aigle, que l'on souhaite prendre dans ses bras tellement il est mignon.
Au rayon des charmeurs, ce petit lézard à collerette, également appelé « dragon d’Australie », jouait avec mon objectif et cherchait constamment la meilleure pose, tout en affichant un large sourire, perché sur sa branche. A l’état naturel, quand il cherche à effrayer une menace potentielle, il se dresse sur ses pattes arrières, déploie sa collerette, siffle, frappe le sol avec sa queue, court vers son adversaire et laisse son ennemi pantois devant un tel spectacle. Un vrai showman !
Bien entendu, il y avait des kangourous, comme dans tout bon parc australien qui se respecte. Comme vous pouvez le voir, la productivité était à son maximum chez ce paisible spécimen, probablement un membre syndiqué de chez FO (Faune Omniprésente).
Après les kangourous et les koalas, on change de lettre pour passer à la lettre C et aux crocodiles ! Les crocs’ comme on les appelle ici, sont également bien présents dans le paysage australien, mais souffrent d’une image moins glamour que leurs compères précédemment cités. Et pourtant, parmi cette famille de fournisseurs de sacs à mains, les fresh water crocodiles (crocodiles d’eau douce) ne sont pas les terreurs des marais que leurs dents laissent croire. Même si elles sont redoutablement aiguisées, elles servent rarement à mordiller de la chair humaine, l’homme de par sa taille étant perçu comme une menace et non un met.
Des explications que l’on retrouve sur ces deux panneaux bien utiles. On y apprend notamment leur surnom en anglais, les freshies, pas très loin phonétiquement des Frenchies. Ce doit être pour cela que nous avons une bonne image dans ce pays !
La vraie menace chez les crocodiles, se sont eux : les crocodiles d’eau de mer, aka salties. Nous avons assisté à plusieurs nourrissages, réalisés par l’expérimenté ranger Brad Cooper. Du bout de son bâton, un morceau de viande venait titiller les sens toujours en éveil de Riley, ce beau mâle de plus de 4m que vous avez pu voir de près sur la première photo. Jaillissant promptement de l’eau, son corps ressortait presque entièrement et il pouvait sauter à plus de 2 mètres hors de l’eau ! Brad nous expliqua que cet animal ne pouvait pas être apprivoisé, et que l’instinct naturel serait toujours plus fort que l’amitié homme-animal. Malgré des années de collaboration, s’il venait par mégarde à tomber dans la mare aux crocodiles, Brad serait automatiquement assimilé à un steak tartare et placé sur le menu du croc’. Plutôt effrayant comme image, mais ne comptez pas sur cet animal pour pleurer la perte de son ranger si cela venait à se produire. Le cas échéant, ce serait sûrement des larmes de crocodiles.
Ne pouvant pas nager avec les crocs’ adultes, nous avons pris le taureau par les cornes et leur bébé à bout de bras. Et comme pour les chatons, c’est fou ce que c’est mignon un bébé crocodile ! Ceci étant dit, les consignes des rangers étaient claires et strictes : appliquez une ferme emprise des deux mains sur l’animal, au risque de vous retrouver avec des doigts en moins. Tous mes doigts m’étant bien utiles pour l’écriture de ce post, je suis content d’avoir scrupuleusement respecté les consignes.
Outre les crocodiles, d’autres animaux étaient sortis de leurs cages, comme durant le petit spectacle auquel nous avons assisté avec de drôles d’oiseaux, comme Freeze l'œdicnème bridé sur la gauche, ayant abusé du café (dont le nom anglais est bush stone-curlew ou bush thick-knee, en latin Burhinus grallarius). Sur la droite, vous pouvez voir Gunther, l'effraie des clochers (aka barn owl en anglais), réalisant des vols silencieux au dessus de nos têtes. Chouette alors !
Non content d’avoir vu de nouveaux spécimens, nous avons fait la rencontre d'un pogona, un genre de sauriens de la famille des Agamidae. Si tout cela ne vous dit rien, c'est peut-être parce qu'on les appelle plus couramment les dragons barbus. Et oui, ce que je tiens dans mes mains est un dragon, pas de ceux qui retiennent les princesses prisonnières dans les châteaux, non. Celui-ci était très gentil et semblait plutôt heureux de prendre la pose pour la photo, à en juger par son grand sourire.
Comment résister à cette petite boule de poils aux grandes billes noires ? Et attendez d'en connaitre plus sur cet animal : il s'agit du petaurus breviceps (non non, sans rire, c'est le nom latin donc savant), appelé sugar glider en anglais, mais aussi... Phalanger volant en français ! Franchement, on a l'art de donner des noms improbables. D'autant qu'on peut trouver d'autres appellations pour ce petit marsupial comme "le planeur à sucre", "sucre volant", voire "sucre planant". N'en jetez plus, la définition du dictionnaire est pleine. Toujours est-il que ce phalanger volant est une espèce endémique d'Australie +Tasmanie, et aussi de Nouvelle-Guinée*.
Avez-vous déjà vu... un python birman d'aussi près ? Après avoir bercé un crocodile, porté un dragon barbu, pourquoi ne pas prendre un p'tit python ? Nous en avions vu des serpents à photo dans tous les pays d'Asie que nous avons visités par le passé, et pourtant avant ce jour là, nous n'avions jamais eu un python autour du cou. Il était plutôt sage et même curieux puisqu'il s'intéressait de près à mon appareil photo.
Un python dans les bras, pourquoi pas, mais certainement pas l'un de ces deux serpents australiens ! Si notre gentil python était en semi-liberté, ces deux-là étaient enfermés à double tour dans des prisons de verre et pour cause : il s'agit de serpents parmi les plus venimeux au monde. A gauche, vous pouvez admirer une death adder, appelée en français "vipère de la mort", et qui comme son nom l'indique, tue. Le beau spécimen à l’œil rouge sur la droite est un coastal Taipan (Oxyuranus scutellatus ou Taïpan côtier), et se classe au 3e rang des serpents de terre les plus venimeux au monde.
Autre animal emblématique de l'Australie, nous avons vu des dingos. Il y avait dans un enclos des sortes de chiens très secs de plusieurs couleurs, se comportant un peu comme des loups. Il s'agissait bien de dingos, ces chiens sauvages présents sur une grande partie du territoire.
Les dingos du Billabong Sanctuary étaient calmes, voire même domestiqués. Si bien que nous avons pu en approcher de très près puisque les rangers en avaient sortis deux en laisse.
Sortir les dingos de leur enclos pourquoi pas, par contre pas question de faire de même avec Sergent Salt Water Crock, plus connu sous le sobriquet de Snappa. Pourquoi était-elle sergent ? Puisque avant de couler une paisible retraite, Snappa était la mascotte d'une unité de la troisième brigade de l’armée australienne sur Townsville. Née le 23 janvier 1981 (un verseau donc, à peu de chose près cela aurait pu être un poisson, imaginez le malaise) et engagée dans l’armée dès 4 ans et demi, elle due faire ses classes ailleurs et se retirer des rangs en 1989, pour cause de surpoids et de surtaille. Être grande dans l’armée est une force, mais quand on fait plus de 4 mètres et que l'on passe son temps allongée dans la boue, on ne remplit plus toutes les conditions. Malgré sa retraite anticipée, après 4 ans de bons et loyaux services, Snappa continua de progresser compte tenu de "son charisme, ses compétences, sa bonne conduite, et son expérience" si bien qu'elle fut promue Caporale Suppléante en 1988, Caporale en 2003, et enfin Sergent en 2010. Bien plus gradée que beaucoup de militaires de carrière ne pourront l’être, un exemple pour tous.
Vous doutiez des compétences de Snappa ? En voici une illustration en image, Sergent Snappa est toujours capable malgré ses 30 ans passés de bondir hors de l'eau aussi promptement qu'un jeune engagé. Et vous devriez entendre le "clap" sourd et puissant quand elle referme sa mâchoire dans le vide. Un bruit à vous glacer le sang.
Retour dans la catégorie des animaux mignons avec ce rainbow lorikeet (Trichoglossus moluccanus) de toute beauté. Dans notre langue, on l'appelle "loriquet à tête bleue", ce qui semble
un brin réducteur au regard de ses autres flamboyantes couleurs, la description anglaise avec le mot "arc en ciel" convient mieux une fois de plus.
Ce loriquet était un charmeur aussi, et il devait préférer les femmes car il était très docile avec Aude, et plus rebelle avec moi. Je pensais lui faire prendre la pose, tel un pirate avec son perroquet sur l’épaule, mais ce dernier refusait de regarder dans la même direction que moi. Mille sabords !
Dernier animal nouveau aperçu cet après-midi là, le wombat. Natif d'Australie lui aussi, il ressemble à une grosse marmotte qui aurait pris des protéines, croisée avec un koala pour le côté mignon. La bête peut peser entre 20 et 35kg tout de même, un sacré morceau de tendresse.
Nous ne pouvions pas ne pas passer devant l'enclos des casoars à casque sans faire une photo de cet animal étrange, que nous avions vu quelques jours avant à l’état sauvage. Un dernier koala pour la route, et nous étions partis pour redescendre la côte vers le Sud, et nous approcher d'autres endroits emblématiques de la région du Queensland. Suite au prochain numéro, TDM 05 Australia - Exploring the incredible Whitsundays and Fraser Island (3/5).
Déjà publié sur l'Australie : TDM 05 Australia - Who Cairns ? (1/5)
* Nouvelle-Guinée : si vous avez encore des doutes sur la définition de la Nouvelle-Guinée, suivez le guide pour un rattrapage !
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