Trip #18 Myanmar, bienvenue en Birmanie (1/8)

C'était l'une des deux destinations de notre liste de pays à visiter absolument avec la Nouvelle Zélande, et ce fut la première des deux. La Birmanie était encore sous le joug de la junte quand nous sommes arrivés en Asie et les changements politiques entre temps ont joué et participé à déclencher ce voyage pendant les vacances de Noël 2012. Ce que nous avons vu il y a de cela quelques mois sera déjà différent de ce que verront les prochains touristes en 2013. La Birmanie s'ouvre, les pays voisins sont omniprésents et les multinationales jouent des coudes pour pouvoir pénétrer un des derniers marché d'Asie où la modernité est restée figée dans le début du XXème siècle. "Un Noël chez les Birmans", première partie.

Singapour est à portée de vol de la plupart des destinations en Asie du Sud-Est. Pas moins de 12 pays majeurs dans un rayon de 4 heures d'avion, dont la Birmanie. Enfin, Myanmar. Ou Burma, comme vous pouvez le lire sur cette carte du monde. Mais comment diable s'appelle ce pays ? Depuis la période coloniale Britannique, le pays était connu sous le nom de Burma (donc Birmanie en Français). A son indépendance en 1948, le pays a officiellement adopté ce nom de Birmanie en référence à l'ethnie majoritaire du pays, les Bamars. En 1974, le pays est devenu la "République Socialiste de l'Union de Birmanie", faisant ainsi référence à ces origines diverses en les ralliant sous le mot fort de "l'Union". En Septembre 1988, nouveau changement cette fois-ci en "Union de Birmanie", avant que la même junte militaire toujours au pouvoir ne re-re-rebaptise le pays en "Union de Myanmar". Enfin en 2010, le pouvoir en place a procédé à un ultime changement de nom en réinjectant la notion de République avec l’appellation "République de l'Union de Myanmar". N'en jetez plus, la coupe est pleine. Notez également que tous les pays ne reconnaissent pas ces changements de noms, dont la France qui utilise encore celui de Birmanie. Une aubaine pour les élèves français pendant leurs cours de géographie puisqu'ils ont plusieurs possibilités pour désigner ce pays sans jamais qu'on puisse leur reprocher de se tromper.

Si le nom du pays a beaucoup changé lors de ces dernières années, ce fut également le cas de son étendard, avec une évolution au moins aussi mouvementée. Mais d'abord, pouvez-vous reconnaître le drapeau de la Birmanie parmi les propositions ci-dessus ? Il y a de quoi être perplexe, surtout si vous êtes dyslexique des couleurs. Prenez quelques secondes et descendez pour découvrir les réponses.

Et voici le nouveau drapeau de la Birmanie, composé de trois couleurs : jaune, vert et rouge, symbolisant la solidarité, la paix & la tranquillité, et enfin le courage & l'esprit de décision, le tout accompagné d'une grande étoile blanche à cinq branches pour marquer l'union du pays. Compte tenu de la récente modification, on peut estimer que la proposition s'est largement inspirée des drapeaux des pays représentés au dessus, notamment avec la Lituanie dont les couleurs sont légèrement plus foncées. Mais la Birmanie a eu bien des drapeaux depuis sa création.

Comme vous pouvez le voir ci-dessus, plusieurs drapeaux se sont succédé dans un court laps de temps, suivant plus ou moins les changements politiques du moment. Le premier drapeau intégrait un bel hamsa doré (cet oiseau cygne/oie servant de monture au dieu Hindou Brahmâ). Puis, un paon majestueux sur fond blanc a servi d’emblème au pays avant que le colonialisme britannique n'impose ses bandes rouges sur fond bleu & blanc. La bannière britannique a même flotté toute seule pendant plusieurs décennies avant de réintégrer discrètement le paon birman en 1939, jusqu'à ce que les Japonais ne viennent prendre le contrôle du pays. Au passage, je pense que les Japonais ont occupé la plupart des pays d'Asie que nous avons visité jusqu'à présent, la Birmanie étant tout de même située à plus de 4,300 kilomètres de l'archipel nippon. Pendant la 2nde guerre mondiale et après le passage des mangeurs de sushis, le drapeau de la Birmanie était déjà composé de ces 3 couleurs jaune-vert-rouge avec le majestueux paon en son centre. Deux versions ont existé, la complexité du design originel du paon rendant difficile l'identification du drapeau, une seconde version plus épurée a été commandée. Enfin, dans les années sombres de la dictature, le drapeau a changé deux fois tout en gardant une certaine homogénéité : un fond rouge et un rectangle bleu en haut à gauche (qui n'est pas sans rappeler le drapeau Taïwanais). Le premier sur la période 1948 - 1974 était composé d'une grande étoile blanche symbole de l'union, elle-même encerclée par 5 autres petites étoiles blanches représentant les 5 ethnies majeures du pays. Le second, reprenait les mêmes et recommençait mais en mettant en scène une fleur de riz (pour l'agriculture) dans un engrenage (pour l'industrie), le tout entouré par 14 étoiles blanches, représentant les 14 différents États du pays. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Parlons du voyage maintenant. Nous avions réussi à cumuler 4/5 jours de vacances en 2012 avec nos nouveaux postes, qui bien placés entre les week-ends et le jour de Noël, nous ont permis de partir au total 9 jours en Birmanie. Compte tenu de ce planning "raisonnable" (ne disons pas "serré" tout de même, mais la tendance est plutôt aux 15 jours de vacances pour parcourir ce grand pays), nous avons dû recourir aux vols intérieurs pour pouvoir profiter un maximum de plusieurs régions. Notre parcours a commencé par 1 jour à Yangon, puis 2 jours sur Bagan, 1 jour sur Mandalay, 4 jours sur Inle avec un trek de 2 jours/1 nuit et enfin 1 dernier jour sur Yangon avant de reprendre l'avion pour Singapour dans la soirée du 30 décembre. Pour terminer cette introduction, voici une vidéo du Ministère de l’Hôtel et du Tourisme Birman (si si, cela existe) que vous devriez chantonner pendant quelques jours. Le retour en force du synthé, digne des plus beaux génériques des années 1980 (attendez le solo de saxo venu de nulle part...), les images psychédéliques qui s'enchaînent, un texte profond et un refrain entraînant, un véritable  bijou datant... de 2010. Enfin, réalisé avec les moyens techniques de Birmanie en 2010. Vivement l'arrivée du minitel pour pouvoir consulter la liste des hôtels !

Suite au prochain numéro, Trip #18 Arrivée à Yangon (2/8)