samedi 2 juin 2012

Trip #07 Philippines, coup de Bohol

Les vacances de Noël sont toujours des vacances assez spéciales quand vous habitez à l'étranger. Noël dans l'esprit des gens, c'est une fête familiale avant tout. Et même à Singapour, les Chrétiens (id est les seuls légitimes fêtards de cette période de fin d'année) sont assez nombreux et il n'est pas rare d'aborder les projets de vacances en famille de mes compatriotes. A la grande surprise de mes collègues, Noël 2011 ne rimait pas avec retour en France, raclette & pistes de ski mais plutôt avec arrivée aux Philippines, poisson grillé & spots de plongée. Alléchant tout de même ? Le programme était parfait, le voyage fut inoubliable malgré un départ chaotique.

Devinez où nous allons!
D'abord, il a fallu rassurer la famille. "Comment ça vous partez aux Philippines !? Mais c'est là-bas qu'il y a eu des inondations mortelles il y a deux semaines ?" Oui, mais pas tout à fait... Et puis, c'est grand les Philippines, la région où nous allons a été épargnée..." La carte ci-dessous vous montre les zones affectées par les inondations ou les ravages de la tempête. L'île - ou plutôt le bout de caillou - où nous nous rendions est passée à 50km près d'un gros bouillon.
Une fois les billets en poche, nous avons pris le chemin de l'aéroport. Petite précision, les Philippines sont les seules îles d'Asie à dominante chrétienne. La période de Noël est donc un moment propice aux retours en famille pour les maids, les prostituées et tous les autres ressortissants Philippins de Singapour. Nous pensions être épargnés par la foule grâce à l'horaire peu habituel pour le départ, le décollage étant prévu à 1h30 du matin le dimanche 25 Décembre. Erreur ! L'aéroport était en ébullition et la file d'attente semblait interminable. Autre caractéristique de cette période de Noël, tous les passagers étaient chargés comme des mulets. Enfin, je pourrais aussi dire "comme des chameaux", rapport à Gaspard, Melchior & celui dont on ne se rappelle jamais le nom. Outre les valises et autres sacs, d'immenses cartons prenaient place sur les chariots de la moitié des voyageurs. Nous étions loin de nous douter que ces télévisions à écran-plat de plus d'un mètre allaient gâcher notre première partie de voyage. Après avoir fais le check-in de notre valise (au passage, largement plu légère que notre capacité - non non je ne suis pas aigri...) nous nous sommes dirigés vers la zone d'embarquement en laissant derrière nous une file d'attente somme toute encore conséquente.

Transportés par la foule...
Arrivés de bon matin (vers 5h ?) à l'aéroport de Manille, nous nous sommes logiquement dirigés vers la zone de collecte des bagages qui commence à cracher son flux de bagages, télévisions et mixeurs en promotion. Après une trentaine de minutes, stupeur et tremblements ! Pas de valise rouge en vue. Lors de l'enregistrement, on nous avait dit que la valise serait transférée sur notre 2ème vol, mais nous avions de grands doutes en voyant tous les passagers récupérer leurs affaires. Direction la petite chapelle pour prier le Seigneur le personnel de Cebu Pacific de l'aéroport pour enquêter sur notre problème. Apparemment, nous n'étions pas les seuls dans ce cas puisqu'une dizaine de personnes attendait avec angoisse la livraison de leurs effets personnels. C'est à ce moment là que vous vous demandez quelle peut être la différence entre une compagnie aérienne de premier choix du type Singapore Airlines et une low cost Philippine, interdite de vol en Europe. Pas de mauvaises pensées, pas de mauvaises pensées, ils doivent savoir ce qui se passe, c'est certain... Je ne vais pas m'étendre plus que cela dans la description détaillée de ce cauchemar, j'en ai déjà trop dit. Ce qu'il s'est passé en quelques mots c'est que la compagnie n'a pas voulu charger nos bagages à Singapour pour des raisons de sécurité (sic) l'avion étant trop chargé. La communication a été désastreuse: le personnel de Manille ne savait pas si nos bagages étaient perdus, oubliés, volés ou autre. Ils nous ont toutefois assurés que s'ils les retrouvaient, ils les enverraient à notre hôtel. Dans les faits, nous avons passé quasiment deux jours au téléphone à harceler un service client aussi incompétent qu'anglophone, qui nous promettait de nous rappeler sans jamais le faire, et qui semblait bien peu concerné par notre situation. Le tout, sur une île à une demi heure de bateau d'une civilisation aux technologies du 19ème siècle, avec 6h de courant électrique dans la journée et absolument pas de réseau téléphonique. Vu qu'on nous avait promis de nous livrer les affaires dans la journée, nous n'avons rien acheté sur l'île principale et perdu deux journées sur un voyage de six jours pleins. Mais cela fait partie des expériences de voyage, et nous en tirons plusieurs enseignements: toujours prendre en bagage à main un kit de survie dont une tenue pour une journée (id est un maillot de bain si vous partez à la plage), un bon livre, garder sa patience même avec des incompétents, ne plus jamais faire confiance aux Philippins et toujours relativiser. Après tout, il y a plus grave que cela sur Terre. La valise est arrivée vers 19h le deuxième jour, après que nous ayons organisé le transport à nos frais. Sacrés pilippinpins !


Lors de notre passage à l'aéroport de Manille, nous avons pu vérifier l'adoration des Philippins pour Jésus & compagnie. A l'image du décalage de développement du pays, ils en sont encore à prier Jean-Paul II, le frère de la  Reine du même nom. En dessous, vous pouvez voir le tarmac de l'aéroport de Tagbilaran, notre destination finale. Nous avons réellement atterri en pleine ville, juste avant d'atteindre la fin de la piste. Et puis, c'est plein de charme d'arriver au beau milieu des Philippines et de découvrir un aéroport miniature. Il y avait tout de même un mini-tapis roulant pour les bagages pour assurer le standing.


Après être sortis de l'aéroport, nous avons sauté dans un taxi qui nous a ensuite amené à la plage au sud de l'île pour finalement prendre un bateau et enfin poser les bagages (enfin, poser LE sac à dos...). L'île abritait un resort, sous contrat avec le gouvernement philippin; une autre particularité qui nous avait poussé à réserver en ligne avec le bureau de Manille et à nous rendre à banque philippine à Singapour pour faire un dépôt d’espèces. Malgré la période de Noël, le resort était désert. Heureusement que nous venions sur recommandation d'un de mes collègues Tour Operator, sinon nous aurions pu prendre peur et faire demi-tour sur le champs. Après avoir arpenté les plages à la recherche de coquillages en attendant notre valise, nous pouvions enfin profiter pleinement des lieux.

Le vieil arbre et la mer
Yeux de Lucie & coquillage nacré
Une fois les bagages réceptionnés, nous avons pu entamer notre formation de plongée, raison principale de notre venue sur cette île. A partir de ce moment là, les mauvais souvenirs des jours précédents se sont effacés comme par magie. Le programme était le suivant: se lever à l'aide du chant du coq, ouvrir le porte et regarder la mer, marcher dix mètres et prendre le petit déj, retourner au bungalow pour enfiler les lycras et remarcher dix mètres pour aller au centre de plongée. Autre luxe, nous avions un instructeur chacun pour nos exercices et sorties en mer. 


Bleus comme la mer... Je me noie dans tes yeux bleus comme la meeeeer !


Couché de soleil, un soir de Noël
La vie sous l'océan comme le chantait Sébastien, c'est passionnant. Plonger aux Philippines c'est prendre un aller simple pour un aquarium multicolore et ne jamais en sortir tant les souvenirs demeurent. Nous avions acheté des appareils argentiques jetables pour pouvoir ramener des images de nos découvertes mais rien ne peut relever le jeu de couleurs vives et l'animation des fonds marins. En septembre, une nouvelle version de la caméra GoPro devrait voir le jour et ainsi fixer certains défauts de couleurs rencontrés sous l'eau. Peut être y aura-t-il des petits films en plus des photos la prochaine fois.



Après 6 plongées, des exercices théoriques, des pratiques, en piscine, en mer, sans le masque, sans alcool, la fête est plus etc. nous avons passé avec succès l'épreuve et décroché notre première étoile du CMAS. Les vacances touchaient à leur fin et il fallait reprendre le chemin de l'aéroport de Tagbilaran en prenant au passage le temps de faire quelques photos avant le décollage. La convivialité des petites infrastructures nous a plu à l'aller comme au retour. Le passage au scanner des bagages avant l'embarquement était un autre sketch tant les agents de sécurité philippins sont "à la cool". Pour preuve, je suis resté dans le dos de la personne en charge de scanner les biens à enregistrer, le temps de vérifier le contenu de 4 longs cartons qu'apportait une famille locale: ni plus ni moins que 4 cochons de lait embrochés, à livrer à la capitale (aka roasted suckling pig, une institution ici). Tout est possible par ici.

Bon voyage !


"For Hire?"  Je croyais que c'était pour un tennis.
Quand je vous disais qu'il atterrissait en ville !

Mis à part un sable grossier et un restaurant très très moyen, Bohol figue en tête de nos destinations de plongées jusqu'à présent. Nous avons tout vu ou presque, de la tortue au banc de poissons, sur une pente descendante en douceur ou face à un mur, l'expérience subaquatique restera le plus grand moment de cette semaine.


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