Dans la série des transports, il était grand temps de parler de la raison de vivre de beaucoup de petits singapouriens: la voiture. Même si Denis Papin doit se retourner dans sa tombe à la vue de nombreux véhicules, il faut reconnaitre que "l'originalité" des modèles que l'on peut croiser ici est impressionnante.
Une voiture à Singapour se rapproche d'une vache sacrée en Inde, si je puis me permettre ce parallèle. Et quand le propriétaire de la voiture singapourienne est d'origine indienne, vous imaginez la chose. La voiture a cela de sacrée qu'elle est un signe de richesse extérieure sans comparaison possible avec d'autres biens. En effet, le prix d'une voiture lambda est au moins deux fois plus élevé qu'en France et voici pourquoi. Pour être l'heureux propriétaire d'une voiture, il faut remplir plusieurs conditions et avoir le portefeuille qui le permet. En effet, pour lutter contre la hausse croissante du nombre de véhicules, l’État Singapourien a mis en place une politique de quota des Certificats de d'Autorisation ainsi qu'un dispositif de péage en 1998 appelé ERP (pour Electronic Road Pricing). Une première au monde pour le déploiement à l'échelle d'un pays entier, que seule l'île asiatique pouvait faire accepter. Hong Kong avait mis en place des essais sur ce modèle dans les années 80 mais n'a jamais été en mesure de la faire appliquer. L'ERP est le système de péage unique recouvrant toute la ville. Installé en toute logique sur les grands axes routiers (comparables aux autoroutes françaises), il est surtout présent au cœur de la City. Le principe de paiement est simple, chaque véhicule motorisé est équipé d'un petit boitier gris et d'une carte de paiement. A chaque passage devant les grands portes de l'ERP, les deniers sont prélevés automatiquement. Le boitier sert également à payer le parking, harmonisant toute transaction financière à bord du véhicule.
Une voiture à Singapour se rapproche d'une vache sacrée en Inde, si je puis me permettre ce parallèle. Et quand le propriétaire de la voiture singapourienne est d'origine indienne, vous imaginez la chose. La voiture a cela de sacrée qu'elle est un signe de richesse extérieure sans comparaison possible avec d'autres biens. En effet, le prix d'une voiture lambda est au moins deux fois plus élevé qu'en France et voici pourquoi. Pour être l'heureux propriétaire d'une voiture, il faut remplir plusieurs conditions et avoir le portefeuille qui le permet. En effet, pour lutter contre la hausse croissante du nombre de véhicules, l’État Singapourien a mis en place une politique de quota des Certificats de d'Autorisation ainsi qu'un dispositif de péage en 1998 appelé ERP (pour Electronic Road Pricing). Une première au monde pour le déploiement à l'échelle d'un pays entier, que seule l'île asiatique pouvait faire accepter. Hong Kong avait mis en place des essais sur ce modèle dans les années 80 mais n'a jamais été en mesure de la faire appliquer. L'ERP est le système de péage unique recouvrant toute la ville. Installé en toute logique sur les grands axes routiers (comparables aux autoroutes françaises), il est surtout présent au cœur de la City. Le principe de paiement est simple, chaque véhicule motorisé est équipé d'un petit boitier gris et d'une carte de paiement. A chaque passage devant les grands portes de l'ERP, les deniers sont prélevés automatiquement. Le boitier sert également à payer le parking, harmonisant toute transaction financière à bord du véhicule.
Le ministère des transports singapourien (aka Land Transport Authority) régule par le biais de mises aux enchères bimensuelles les certificats permettant de circuler. Le sésame appelé Certificate Of Entitlement a vu ses prix augmenter drastiquement, n'épargnant que la catégorie D des deux roues. Les chiffres ci-dessous résument l'évolution sur une durée de 15 mois seulement. En décembre 2010 pour un véhicule de catégorie A, il vous en coutait la modique somme de 47,604 Singapore Dollars pour avoir le droit d'accéder à la route; soit la somme de 28,700€. Ce mois ci, le ticket pour le même véhicule est grimpé à 56,551$ - plus de 34,000€ et ceci juste pour avoir le droit de rouler. A titre de comparaison, pour le même véhicule début 2008, il fallait débourser 12,000$ soit à l'époque (avec le taux de change approprié) un petit peu plus de 6,000€. Des chiffres ahurissants quant on sait qu'il faut ajouter l'achat du véhicule et les dernières taxes gouvernementales du type carte grise. Une dernière couche? Ces prix sont valables pour les petits modèles, la catégorie B requiert 79,300$...
Les tableaux ci-infra donnent un aperçu du nombre de certificats mis aux enchères pour la première partie du mois de Mars 2012. La catégorie A possédait cette fois ci 1,5 fois plus de dossiers soumis que de certificats et la catégorie B avait deux fois plus de demandeurs que de certificats disponibles. Vous avez dit période de crise?... Enfin, pour se faire une idée de l'obole que représente ce système de quotas, la première moitié du mois de Mars a rapporté au LTA la coquette somme de 96,740,697$. Et encore, ils auraient pu chatouiller les 100 millions de dollars si les 30 dossiers "unused" toutes catégories confondues avaient été au bout. Dernier "détails", le COE n'est valable que dix ans. Passé ce délai, il faudrait s’acquitter une nouvelle fois du prix du certificat si vous voulez conserver votre véhicule. Ceci explique que le parc automobile singapourien soit flambant neuf, hormis quelques vieux taxis à boite de vitesses manuelle. Désormais, je ne me plaindrai plus jamais du prix de ma carte grise en France.
La voiture s'entretient, elle est une composante importante du budget d'un ménage entre les révisions, les soins (nettoyage, lustrage, vernissage), le Tuning, le péage, le stationnement, etc. D'un autre côté, les budgets théâtre ou littérature ne doivent pas peser bien lourd dans la balance, mais tout de même.Le Tuning, parlons en. Je pensais avoir tout vu avec le Tuning "made in France", mais il y a un énorme vivier de Jacky TAN sous ces latitudes. En me rendant chez des amis près de Serangoon, j'avais aperçu une voiture qui sortait de l'ordinaire. Là, garée sur le parking du block 107, une magnifique Suzuki Swift brillait de mille feux sous un soleil joueur. En cinq clichés, voici une mise en bouche de ce que Singapour recèle de meilleur à propos de la Jacky-Touch. Seule ombre au tableau, je n'ai pas pu attendre le retour du propriétaire, laissant à mon imagination le soin d'en dresser le portrait. Attention les yeux...
Les tableaux ci-infra donnent un aperçu du nombre de certificats mis aux enchères pour la première partie du mois de Mars 2012. La catégorie A possédait cette fois ci 1,5 fois plus de dossiers soumis que de certificats et la catégorie B avait deux fois plus de demandeurs que de certificats disponibles. Vous avez dit période de crise?... Enfin, pour se faire une idée de l'obole que représente ce système de quotas, la première moitié du mois de Mars a rapporté au LTA la coquette somme de 96,740,697$. Et encore, ils auraient pu chatouiller les 100 millions de dollars si les 30 dossiers "unused" toutes catégories confondues avaient été au bout. Dernier "détails", le COE n'est valable que dix ans. Passé ce délai, il faudrait s’acquitter une nouvelle fois du prix du certificat si vous voulez conserver votre véhicule. Ceci explique que le parc automobile singapourien soit flambant neuf, hormis quelques vieux taxis à boite de vitesses manuelle. Désormais, je ne me plaindrai plus jamais du prix de ma carte grise en France.
Je ne le répèterai jamais assez: un Singapourien sur cinq est millionnaire en U$ Dollar. De ce fait, le parc automobile local ressemble à un jeu vidéo de voitures de courses, du type "Need For Speed". Au milieu d'une majorité de voitures Japonaises, une constellation de BMW, Mercedes, Audi et Porches sillonne la ville. On n'a jamais vu autant d'Allemandes si ce n'est lors de la Fête de la Bière à Munich! Bien sûr, les italiennes ne sont pas en reste avec de jolies courbes des Ferrari, Maserati et un nombre incalculable de Lamborghini. Ces photographies ont été prises en bas de chez nous, à l'entrée d'une gargote et d'un bar Karaoké douteux.
Quid des françaises? La voiture française la plus présente dans le paysage automobile singapourien est une Renault. Une Renault Kangoo. Non, cela ne s'invente pas, la preuve en image où l'on peut admirer les qualités de l'utilitaire familial. A Singapour, il sert surtout à passer des messages avec ces grandes portes arrières, comme cette magnifique reproduction de Jésus & ses moutons. Ha oui, pardon j'oubliais le deuxième modèle qui cartonne par ici: la Citroën Berlingo. Autant au point de vue culinaire, on est imbattable, autant sur le plan des constructeurs de véhicules, il faut faire profil bas.
Quid des françaises? La voiture française la plus présente dans le paysage automobile singapourien est une Renault. Une Renault Kangoo. Non, cela ne s'invente pas, la preuve en image où l'on peut admirer les qualités de l'utilitaire familial. A Singapour, il sert surtout à passer des messages avec ces grandes portes arrières, comme cette magnifique reproduction de Jésus & ses moutons. Ha oui, pardon j'oubliais le deuxième modèle qui cartonne par ici: la Citroën Berlingo. Autant au point de vue culinaire, on est imbattable, autant sur le plan des constructeurs de véhicules, il faut faire profil bas.
Mais qui peut bien s'offrir ces monstres de mécanique, absolument pas indispensables voir même sous-utilisés par rapport à leurs capacités? Beaucoup de personnes. La réponse la plus facile réside dans la santé financière d'une majeure partie de la population singapouriennes (ie les millionnaires++), mais pas seulement. La voiture est un signe extérieur de richesse. Un Singapourien vous invitera plus facilement à faire un tour dans sa Toyota bolidée-turbo-compresseur avec la sono et l'écran LCD plutôt que de vous faire visiter son HDB moisi. Prenons notre exemple. Nous habitons dans une résidence appelée "private appartment", c'est à dire ni HDB ni Condo, dont les loyers sont abordables. Le parking abrite plusieurs jolies voitures parmi lesquelles une porche Carrera, une Audi A6 Quattro, une Golf GTI, et quelques bolides japonnais pas piqués des hannetons. Les Singapouriens sont aussi pour une grande majorité d'origine chinoise. Comprenez qu'ils travaillent beaucoup et ont peu de loisirs. Cela laisse une part plus grande pour l'investissement dans la voiture! Enfin autre point, les banques jouent un rôle important en proposant des offres alléchantes telle que des packs comprenant la prise en charge du COE, le premier contrôle technique, pour tout prêt souscrit dans leur institut. Et puisqu'il n'y a pas de petites économies, les banques proposent également des cartes partenaires avec les groupes pétroliers. City bank par exemple, offre en ce moment 6% de remise sur votre plein d'essence effectué chez Shell. Pas négligeable quand on sait que ces taux peuvent être parfois encore plus attractifs.
Un jour tu seras mienne, oh oui... |
Avant de partir pour Singapour, j'avais fait la demande d'un permis international afin de pouvoir louer des véhicules lors de nos déplacements. Ce permis était valable que la première année sur Singapour, et je devrai passer mon permis théorique pour pouvoir circuler dorénavant. Pour les personnes dont la présence est liée à un Employment Pass, il faut renouveler l'examen tous les cinq ans (!). Rien n'est trop bon pour essayer de convaincre les étrangers de se convertir au statut de "Permanent Resident". Si nous restons durablement, je pense passer cet examen pour pouvoir enfin vérifier au volant si la conduite à Singapour est si terrible qu'il me semble quand je suis piéton. La route appartient exclusivement aux véhicules motorisés et si par malheur un bipède s'aventure sur l'asphalte en dehors des passages cloutés, il risque une bonne montée d'adrénaline en voyant les voitures arriver sur lui à toute vitesse, s'il ne prend pas une remontée de bretelles via une amende pour infraction au règlement. Une citée policée redoutable, qui sait faire preuve de dissuasion et être efficace en cas de besoin. Un exemple? La police sollicite ouvertement les citoyens sur les scènes d'accident de la route pour aider à résoudre des affaires.
La voiture à Singapour, elle n'est pas indispensable, elle n'est pas abordable, elle n'est pas durable, elle n'est pas solitaire, elle n'est pas moche non plus ... Non, je ne comprends pas l'intérêt d'acheter une voiture de course dans une ville où la vitesse maximum autorisée est de 110km/heure. Et puis quand on est une femme, faire des créneaux avec des talons de pouffe de 10 cm, ce ne doit pas être facile. Heureusement que les chauffeurs existent.
En attendant que je puisse braver les routes couteuses de Singapour, je sais que ma première conduite se fera accompagné des mélodies de M. Bourvil. Pouet-Pouet!
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